Si vous êtes fan d’heroïc fantasy, vous ne pouvez pas ignorer l’existence de la série de livres la plus drôle sur le sujet. Les « Annales du Disque Monde », c’est de la fantasy dans le genre de « Sacré Graal » des Monthy Python, avec en prime une fine couche de critique de nos sociétés contemporaines. Même si on n’aime pas la fantasy, mais qu’on apprécie l’humour fin et les références culturelles (Pratchett fait un peu ce que faisait le très regretté Goscinny dans « Astérix »), il faut essayer au moins une fois, pour ne pas mourir idiot.   Ceci étant posé, ce vingt-septième tome est sans doute parmi les meilleurs que Pratchett ait écris. D’abord il a pour cadre le Guet et comme personnage principal le commissaire divisionnaire Vimaire. Et dans la galerie de personnages de cet univers, les flics du Guet sont parmi les plus drôles. Ils évoluent dans les situations les plus comiques et offrent les plus belles occasions de brocarder notre système légal ou notre politique moderne (et surtout, quand c’est le Guet, on voit beaucoup le souverain de la cité, l’excellent Patricien Vétérini, et ça, ça n’a pas de prix). Ce cher Vimaire s’encroûte un peu depuis qu’il a été bombardé commissaire divisionnaire et est devenu Duc par son mariage avec Dame Sybil Ramkin. Eloigné du terrain qu’il affectionne et submergé de paperasse qu’il abhorre, il saisit l’occasion de poursuivre personnellement un dangereux malfrat tueur de flics, le fêlé Carcer. Mais leurs pas vont les conduire vers l’Université de l’Invisible, où un accident de magie est vite arrivé. Patatra : ils sont expédiés trente ans plus tôt, dans une ville d’Ankh-Morpork sans véritable Guet organisé, sous la domination du cruel seigneur Remontoir et de sa sinistre police secrète. Déboussolé, Vimaire revient vers le Guet de nuit de l’époque (les réflexes) et tombe sur le « lui » plus jeune qui venait à peine de s’engager. Que faire sinon former le bleu à devenir un bon flic ? Mais comment procéder sans bouleverser le futur et compromettre son retour vers sa femme et son futur bébé ? Surtout que Carcer a réussi à s’engager dans la police secrète et tient à en profiter pour éliminer Vimaire…   La particularité de « Ronde de nuit » c’est que Pratchett brasse des thèmes plus graves que d’habitude et avec bonheur. Les soulèvements populaires, la torture, la transmission du savoir, les regrets du passé… La note d’humour est toujours aussi présente, mais il y a aussi beaucoup d’introspection sur ces questions au travers du personnage de Vimaire, et Pratchett résume admirablement pourquoi les révolutions tournent mal, en général.   Brillant !   Yamine Guettari Murmures

Pratchett - Ronde de nuit - murmures
Si vous êtes fan d’heroïc fantasy, vous ne pouvez pas ignorer l’existence de la série de livres la plus drôle sur le sujet.
Les « Annales du Disque Monde », c’est de la fantasy dans le genre de « Sacré Graal » des Monthy Python, avec en prime une fine couche de critique de nos sociétés contemporaines. Même si on n’aime pas la fantasy, mais qu’on apprécie l’humour fin et les références culturelles (Pratchett fait un peu ce que faisait le très regretté Goscinny dans « Astérix »), il faut essayer au moins une fois, pour ne pas mourir idiot.
 
Ceci étant posé, ce vingt-septième tome est sans doute parmi les meilleurs que Pratchett ait écris. D’abord il a pour cadre le Guet et comme personnage principal le commissaire divisionnaire Vimaire. Et dans la galerie de personnages de cet univers, les flics du Guet sont parmi les plus drôles. Ils évoluent dans les situations les plus comiques et offrent les plus belles occasions de brocarder notre système légal ou notre politique moderne (et surtout, quand c’est le Guet, on voit beaucoup le souverain de la cité, l’excellent Patricien Vétérini, et ça, ça n’a pas de prix). Ce cher Vimaire s’encroûte un peu depuis qu’il a été bombardé commissaire divisionnaire et est devenu Duc par son mariage avec Dame Sybil Ramkin. Eloigné du terrain qu’il affectionne et submergé de paperasse qu’il abhorre, il saisit l’occasion de poursuivre personnellement un dangereux malfrat tueur de flics, le fêlé Carcer. Mais leurs pas vont les conduire vers l’Université de l’Invisible, où un accident de magie est vite arrivé. Patatra : ils sont expédiés trente ans plus tôt, dans une ville d’Ankh-Morpork sans véritable Guet organisé, sous la domination du cruel seigneur Remontoir et de sa sinistre police secrète. Déboussolé, Vimaire revient vers le Guet de nuit de l’époque (les réflexes) et tombe sur le « lui » plus jeune qui venait à peine de s’engager. Que faire sinon former le bleu à devenir un bon flic ? Mais comment procéder sans bouleverser le futur et compromettre son retour vers sa femme et son futur bébé ? Surtout que Carcer a réussi à s’engager dans la police secrète et tient à en profiter pour éliminer Vimaire…
 
La particularité de « Ronde de nuit » c’est que Pratchett brasse des thèmes plus graves que d’habitude et avec bonheur. Les soulèvements populaires, la torture, la transmission du savoir, les regrets du passé… La note d’humour est toujours aussi présente, mais il y a aussi beaucoup d’introspection sur ces questions au travers du personnage de Vimaire, et Pratchett résume admirablement pourquoi les révolutions tournent mal, en général.
 
Brillant !
 
Yamine Guettari
Murmures
Publié le 9 août 2011