Ne nous y trompons pas cependant : ce n’est en rien un livre-testament – même si un personnage important du Disque-Monde y meurt, d’une mort idéale, douce et attendue, à la fin d’une vie bien remplie, c’est plutôt l’histoire d’un renouveau.

La couronne du berger - Actusf
Article Original
Terry Pratchett, La Couronne du Berger, trad. Patrick Couton, L’Atalante : « Le dernier roman du Disque-Monde », nous dit le sous-titre en couverture. Terry Pratchett nous a quittés il y a presque deux ans déjà, et ce livre est donc bien « le dernier » qu’il signera jamais – le 41ème roman du Disque-Monde, auquel s’ajoutent bon nombre d’ouvrages compagnons, si j’en crois la liste qui figure au début du volume et vient rappeler que L’Atalante a constamment accompagné ces parutions. Ça n’a rien d’anodin, et c’est forcément une expérience particulière que d’entamer cet ouvrage, et plus encore de le terminer. Ne nous y trompons pas cependant : ce n’est en rien un livre-testament – même si un personnage important du Disque-Monde y meurt, d’une mort idéale, douce et attendue, à la fin d’une vie bien remplie, c’est plutôt l’histoire d’un renouveau. Ce n’est un livre voulu ou conçu comme « le dernier » ; il ne conclut rien, puisque l’ensemble de Pratchett se compose de romans autonomes, pièces d’un même grand jeu, formant des sous-ensembles mais pas d’intrigue suivie.
 
 
On retrouve ici la série des sorcières, qui symbolise chez Pratchett l’engagement et le dévouement qu’il associe aux femmes : les pieds sur terre, les mains dans le cambouis, dans l’action et au service d’autrui, pas par bonté naïve mais parce qu’il faut bien que quelqu’un s’en occupe. La jeune Tiphaine Patraque (personnage récurrent déjà dans plusieurs romans antérieurs) va une nouvelle fois faire ses preuves en affrontant le petit peuple féérique (très négatif chez Pratchett, cruel et égoïste), aidée par ses alliés pixies, les réjouissants Nac mac Feegle dont la traduction rend bien le savoureux langage (glossaire final fourni !). Le monde a bien changé, doivent bien constater les elfes comme les gobelins en leçon finale ; le Disque-Monde aussi, après plus de quarante romans… 

Anne Besson - Actusf

Publié le 27 février 2017

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