Il y a peu résonnait sur la planète pratchettophile l'un des pires coups de tonnerre envisageables : notre maître vénéré est malade. Les annales du disque-monde seront bientôt coupées de leur source-mère. Il devient donc précieux, le plus petit des opuscules publié par L'Atalante... Il ne faut donc que se pencher avec un peu plus d'avidité, de gourmandise et de respect sur le dernier tome paru des Annales du Disque-monde : Jeu de nains. Soit une transposition comme d'habitude très réussie du conflit séculaire troll-nain à Ankh-Morpork. Le commissaire divisionnaire Samuel Vimaire doit jongler avec de plus en plus de balles au fil des histoires qui le mettent en scène. On voit dans la présente le caporal Chicard être mis progressivement au rancard par l'âge, la hiérarchie et l'amour d'une somptueuse strip-teaseuse (ce qui ne laissera pas d'étonner le lecteur assidu de TP), le guet accueillir sa première vampire-ruban noir (pour la plus grande "joie" d'Angua) , le majordome de dame Sybil être un as de la manipulation du pic à glace... et le petit Sam convertir malgré lui son père aux joies de la littérature morporkienne ! Tout cela bien sûr chevauche la nouvelle enquête brûlante qui agite les orfèvres : le grag Broilacuisse se serait fait rectifier le casque à coup de massue. Massue de troll qui plus est. Si Sam Vimaire veut éviter que la vallée de Koom, bataille mythique entre nains et trolls, ne se rejoue dans les rues de la capitale la plus foutraque du disque-monde, il va devoir jouer serré entre les manoeuvres des différentes factions extrémistes des deux bords. Pas le couteau le plus affûté du tiroir, le commissaire ? C'est ce qu'on va voir. Et pour commencer à se dérouiller les méninges, rien de tel qu'une petite partie de jeu de Thud... Heureux ou damné que vous êtes, si vous n'avez jamais plongé votre nez à l'intérieur de la saga la plus dévianto-comique de la fantasy du vingtième siècle. Heureux car il vous reste 32 livres ébouriffants à découvrir ( plus les petits à côtés ), damné car vous avez jusqu'ici résisté aux appels répétés du pied de votre chroniqueuse pour vous laisser tenter. Ne cherchez pas, allez-y. C'est d'une oeuvre nobellisable dont on parle (euh ... ). Bref, que dire qui n'a pas été dit cent fois ? C'est drôle. Les trouvailles de Terry Pratchett sont délicieuses (le croirez-vous ? Sam Vimaire a un blackberry, oups !). Et ses personnages gagnent en profondeur à chaque remise de couvert. Et s'il n'y avait que ça, mais le bougre britannique sait donner une double interprétation à tous ses romans. Celui-ci par exemple, il ne faut pas trop faire d'efforts d'imagination pour le transposer sous des cieux plus terrestres et bien actuels, pas trop loin de notre Europe repue dans une certaine bande de G... entre p...niens et i...liens. La résolution du conflit du roman est d'une sagesse et d'une simplicité rares, parfaitement inenvisageable dans l'état actuel des choses à l'échelle humaine et moyen-orientale. Dommage. On se contentera de rêver en attendant le prochain roman de Terry Pratchett pour une salutaire dose d'optimisme. Marion Godefroid-Richert

Pratchett - Jeu de nains - Mauvais genres
Il y a peu résonnait sur la planète pratchettophile l'un des pires coups de tonnerre envisageables : notre maître vénéré est malade. Les annales du disque-monde seront bientôt coupées de leur source-mère. Il devient donc précieux, le plus petit des opuscules publié par L'Atalante... Il ne faut donc que se pencher avec un peu plus d'avidité, de gourmandise et de respect sur le dernier tome paru des Annales du Disque-monde : Jeu de nains.

Soit une transposition comme d'habitude très réussie du conflit séculaire troll-nain à Ankh-Morpork. Le commissaire divisionnaire Samuel Vimaire doit jongler avec de plus en plus de balles au fil des histoires qui le mettent en scène. On voit dans la présente le caporal Chicard être mis progressivement au rancard par l'âge, la hiérarchie et l'amour d'une somptueuse strip-teaseuse (ce qui ne laissera pas d'étonner le lecteur assidu de TP), le guet accueillir sa première vampire-ruban noir (pour la plus grande "joie" d'Angua) , le majordome de dame Sybil être un as de la manipulation du pic à glace... et le petit Sam convertir malgré lui son père aux joies de la littérature morporkienne ! Tout cela bien sûr chevauche la nouvelle enquête brûlante qui agite les orfèvres : le grag Broilacuisse se serait fait rectifier le casque à coup de massue. Massue de troll qui plus est. Si Sam Vimaire veut éviter que la vallée de Koom, bataille mythique entre nains et trolls, ne se rejoue dans les rues de la capitale la plus foutraque du disque-monde, il va devoir jouer serré entre les manoeuvres des différentes factions extrémistes des deux bords. Pas le couteau le plus affûté du tiroir, le commissaire ? C'est ce qu'on va voir. Et pour commencer à se dérouiller les méninges, rien de tel qu'une petite partie de jeu de Thud...

Heureux ou damné que vous êtes, si vous n'avez jamais plongé votre nez à l'intérieur de la saga la plus dévianto-comique de la fantasy du vingtième siècle. Heureux car il vous reste 32 livres ébouriffants à découvrir ( plus les petits à côtés ), damné car vous avez jusqu'ici résisté aux appels répétés du pied de votre chroniqueuse pour vous laisser tenter. Ne cherchez pas, allez-y. C'est d'une oeuvre nobellisable dont on parle (euh ... ). Bref, que dire qui n'a pas été dit cent fois ? C'est drôle. Les trouvailles de Terry Pratchett sont délicieuses (le croirez-vous ? Sam Vimaire a un blackberry, oups !). Et ses personnages gagnent en profondeur à chaque remise de couvert. Et s'il n'y avait que ça, mais le bougre britannique sait donner une double interprétation à tous ses romans. Celui-ci par exemple, il ne faut pas trop faire d'efforts d'imagination pour le transposer sous des cieux plus terrestres et bien actuels, pas trop loin de notre Europe repue dans une certaine bande de G... entre p...niens et i...liens. La résolution du conflit du roman est d'une sagesse et d'une simplicité rares, parfaitement inenvisageable dans l'état actuel des choses à l'échelle humaine et moyen-orientale. Dommage. On se contentera de rêver en attendant le prochain roman de Terry Pratchett pour une salutaire dose d'optimisme.

Marion Godefroid-Richert

Publié le 24 juin 2013

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