Un joli conte initiatique Chez les amateurs de littératures de l'imaginaire, le nom d'Eschbach s'est fait une belle réputation avec Andreas, auteur allemand de Des milliards de tapis de cheveux et de Jésus vidé, entre autres. Il va falloir désormais compter avec Marianne, son épouse, qui vit avec lui en Bretagne, et dont Le rêve de Miranda est le premier roman. Si Andreas est plutôt spécialisé SF, Marianne a choisi la fantasy initiatique pour écrire son histoire à destination des jeunes lecteurs.[...]  Un monde foisonnant de merveilles Le Rêve de Miranda possède par ailleurs un univers très riche. Celui-ci n’est pas exempt de défauts. On a parfois du mal à appréhender les décors, peu décrits par l’auteur. Et de temps en temps, des raccourcis rompent le rythme de l’action, nous empêchant de la visualiser correctement. Mais Marianne Eschbach réussit malgré cela à évoquer un monde foisonnant de merveilles. Par nature, les pays de l’Autre Côté, puisqu’ils sont issus des rêves, sont en perpétuel changement : « N’as-tu donc pas remarqué que les pays de l’Autre Côté n’existent pas indépendamment de tes amis et de toi ? Ce pays renaît pour chacun de ses visiteurs, à chaque fois. Il ne peut pas en être autrement. C’est le propre du fantastique, du merveilleux ». Au passage, l’auteur édicte ici une définition de l’imaginaire qui n’est pas dénuée de sens. De plus, elle parvient à fusionner des concepts antinomiques comme l’espace et le temps, en transformant les idées en choses concrètes – voir le muscardin qui se secoue pour « faire tomber un reste de sommeil de son pelage », ou bien le forgeron du destin qui fabrique des maladies. C’est simple et parfois un peu confus, mais cela stimule l’imagination. Au-delà de ces décors, Eschbach présente une galerie de personnages variés et particulièrement bien campés. On sera ainsi impressionné par Mardouk, qui offre une très belle scène, avec sa salive à l’origine des gouttes de temps ; ou par le Scorpion Rouge et la Chasseresse Blanche, si différents et pourtant indispensables l’un à l’autre, qui seront la clé de la survie du Grand Rêve. Un Grand Rêve qui fait l’objet d’une explication finale à la hauteur de nos attentes. Une belle réussite Marianne Eschbach n’a donc pas à rougir de la comparaison avec son illustre mari. Même si ce premier roman présente quelques légers défauts dans la narration et la description des décors, il est une véritable invitation au rêve et se pose en défenseur ardent du merveilleux. Rien de tel pour accompagner les enfants dans la construction de leur imaginaire.  Jérôme Lavadou,  Actu SF

Eschbach M. - Le Rêve de Miranda - Actu SF

Un joli conte initiatique

Chez les amateurs de littératures de l'imaginaire, le nom d'Eschbach s'est fait une belle réputation avec Andreas, auteur allemand de Des milliards de tapis de cheveux et de Jésus vidé, entre autres. Il va falloir désormais compter avec Marianne, son épouse, qui vit avec lui en Bretagne, et dont Le rêve de Miranda est le premier roman. Si Andreas est plutôt spécialisé SF, Marianne a choisi la fantasy initiatique pour écrire son histoire à destination des jeunes lecteurs.[...] 

Un monde foisonnant de merveilles

Le Rêve de Miranda possède par ailleurs un univers très riche. Celui-ci n’est pas exempt de défauts. On a parfois du mal à appréhender les décors, peu décrits par l’auteur. Et de temps en temps, des raccourcis rompent le rythme de l’action, nous empêchant de la visualiser correctement. Mais Marianne Eschbach réussit malgré cela à évoquer un monde foisonnant de merveilles. Par nature, les pays de l’Autre Côté, puisqu’ils sont issus des rêves, sont en perpétuel changement : « N’as-tu donc pas remarqué que les pays de l’Autre Côté n’existent pas indépendamment de tes amis et de toi ? Ce pays renaît pour chacun de ses visiteurs, à chaque fois. Il ne peut pas en être autrement. C’est le propre du fantastique, du merveilleux ». Au passage, l’auteur édicte ici une définition de l’imaginaire qui n’est pas dénuée de sens. De plus, elle parvient à fusionner des concepts antinomiques comme l’espace et le temps, en transformant les idées en choses concrètes – voir le muscardin qui se secoue pour « faire tomber un reste de sommeil de son pelage », ou bien le forgeron du destin qui fabrique des maladies. C’est simple et parfois un peu confus, mais cela stimule l’imagination. Au-delà de ces décors, Eschbach présente une galerie de personnages variés et particulièrement bien campés. On sera ainsi impressionné par Mardouk, qui offre une très belle scène, avec sa salive à l’origine des gouttes de temps ; ou par le Scorpion Rouge et la Chasseresse Blanche, si différents et pourtant indispensables l’un à l’autre, qui seront la clé de la survie du Grand Rêve. Un Grand Rêve qui fait l’objet d’une explication finale à la hauteur de nos attentes.

Une belle réussite

Marianne Eschbach n’a donc pas à rougir de la comparaison avec son illustre mari. Même si ce premier roman présente quelques légers défauts dans la narration et la description des décors, il est une véritable invitation au rêve et se pose en défenseur ardent du merveilleux. Rien de tel pour accompagner les enfants dans la construction de leur imaginaire.

 Jérôme Lavadou,  Actu SF

Publié le 9 mars 2009

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