J'ai toujours quelques appréhensions en commençant un recueil de nouvelles (mauvaises surprises et mauvais souvenirs) ; alors à chaque fois que j'en ai un, je me demande ce que cela va donner. Et quand le recueil est uniquement consacré à un auteur, je me méfie encore plus, surtout quand je ne le connais pas. Alors en voyant que c'était le cinquième que Jean-Claude Dunyach publiait, je vous raconte pas.
Par contre, je vais vous raconter à quel point ce fut une bonne surprise. Les huit nouvelles proposées balayent tous les genres du fantastique dans son sens le plus large (et le meilleur). Chaque histoire est un régal, presque un joyau étant donné le travail sur le mot, le verbe et l'écriture ; à chaque fois un univers différent, construit, complet, qui donnerait envie d'en avoir plus, encore davantage. Le style est toujours frais, limpide, glissant comme la plume sur le papier, n'accrochant pas le velin, mais l'embellissant.
Je ne veux pas vous dévoiler les subtilités de chaque récit ; sachez juste qu'on passe de Orson Welles à une fabrique d'armes tenue par des trolls avec des mineurs nains psychotiques, des lapins en pain d'épice et un désert où le ciel descend tous les jours, malgré les prêches de l'imam, une ville plastique... Il n'y a pas le temps de s'ennuyer, c'est un vrai concentré d'idées toutes plus folles les unes que les autres, tantôt drôles, tantôt dérangeantes ; toujours dérangées. Si vous ne connaissez pas Jean-Claude Dunyach, lisez Le temps, en s'évaporant ; vous ne le regretterez pas.
Félix Ze Barde (25/07/2005)