Le lobby de réhabilitation de l'histoire coloniale a (re)pris l'offensive depuis quelques années. Aussi, les historiens, les chercheurs critiques ont-ils décidé de réagir. C'est le sens du colloque organisé en mai 2006 par l'Association internationale de recherche sur les crimes contre l'humanité et les génocides (Aircrige), dirigée par Catherine Coquio. Il y a bien un retour de l'esprit colonial. Car, depuis le colloque - mais intégré dans le livre -, il y a eu les discours sarkozystes avant et parès la présidentielle (celui prononcé à Dakar, le 26 juillet 2007, est ainsi disséqué par plusieurs auteurs). La disculpation et la réhabilitation du colonialisme sont des objectifs politiques de premier ordre du nouveau pouvoir, qui s'appuie en ce domaine sur une frange non-négligeable de la population et de l'intelligentsia. Mais les auteurs ne tombent pas dans le piège d'opposer à un dogme - les fameux "aspect positifs" - une série d'affirmations péremptoires. Les contributions sont argumentées et diversifiées. C'est à un travail de déconstruction du discours néocolonialiste que l'on a affaire. Alain Ruscio, Le Monde diplomatique, septembre 2008 

Coquio - Retours du colonial ? - Le Monde diplomatique

Le lobby de réhabilitation de l'histoire coloniale a (re)pris l'offensive depuis quelques années. Aussi, les historiens, les chercheurs critiques ont-ils décidé de réagir. C'est le sens du colloque organisé en mai 2006 par l'Association internationale de recherche sur les crimes contre l'humanité et les génocides (Aircrige), dirigée par Catherine Coquio. Il y a bien un retour de l'esprit colonial. Car, depuis le colloque - mais intégré dans le livre -, il y a eu les discours sarkozystes avant et parès la présidentielle (celui prononcé à Dakar, le 26 juillet 2007, est ainsi disséqué par plusieurs auteurs). La disculpation et la réhabilitation du colonialisme sont des objectifs politiques de premier ordre du nouveau pouvoir, qui s'appuie en ce domaine sur une frange non-négligeable de la population et de l'intelligentsia. Mais les auteurs ne tombent pas dans le piège d'opposer à un dogme - les fameux "aspect positifs" - une série d'affirmations péremptoires. Les contributions sont argumentées et diversifiées. C'est à un travail de déconstruction du discours néocolonialiste que l'on a affaire.

Alain Ruscio, Le Monde diplomatique, septembre 2008 

Publié le 4 septembre 2008