Le programme Harlow de Louise Carey débarque en France aux Éditions l’Atalante en ce début d’année, et nous allons rapidement être plongés dans un monde où il semble que la jeune Tanta va occuper une place importante, au sein d’une organisation prête à tout pour rester leader.

[...] Si nous revenons un peu à la société dans laquelle évolue le jeune adulte, il est rapidement évident que les gouvernements, s’ils existent encore, se sont retirés au profit des grands groupes… Tanta est rattachée à InTech qui détient totalement l’environnement dans lequel elle évolue. La “zone” est protégée non seulement physiquement par des murs mais aussi technologiquement, avec un système qui pourrait cramer le cerveau des personnes qui voudraient entrer ou sortir.

Comme on s’en doute aussi, qui dit grande corporation dit concurrence et qui dit concurrence dit conflit. Du côté d’Intech, le principal adversaire semble être Thoughtfront, une entreprise issue de la scission d’InTech. Les tensions sont au maximum et le regard se porte immédiatement sur le voisin… Mais avec beaucoup de risques pour les agents puisque ni les équipements (scaphe) ni la façon de solliciter ses outils ne sont similaires. Le risque de se faire prendre est important et les conséquences ne sont pas connues.

Autre sujet qui questionne dans ce monde est la relation de la population à l’entreprise : chaque habitant se voit doter d’un score, CB, qui évalue son apport à la société au regard de ce qu’il coûte. Comme on s’en doute, la rentabilité est au coeur de cette notation et le risque de se retrouver sur le bord de la route, parce que le métier n’a qu’une valeur toute relative, est fort. Cette réalité est bien mise en avant dans la scène de la première attaque.

Autre élément qui sonne étrangement à nos yeux, la posture de Tanna qui est un véritable ascenseur émotionnel lorsque sa cheffe lui parle nous amène doucement à comprendre que le programme Harlow n’est pas un simple programme d’éducation d’enfants abandonnés…

Au-delà d’un récit bien écrit et d’une histoire bien rythmée, ce premier volume nous montre déjà les risques d’une société qui fait passer les bénéfices avant la population, avec des grands groupes qui se sont non seulement accaparés les richesses de la planète mais aussi qui ont asservi les populations…