Voici le troisième volet de la saga de Dominic Flandry – après Agent de l’Empire terrien et Défenseur de l’Empire terrien. C’est un raccourci de la carrière de son héros, puisque sa première partie nous le montre jeune enseigne, frais émoulu de l’Académie, affrontant pour la première fois les Merséiens et se découvrant une vocation d’agent secret, alors que la seconde partie nous fait découvrir un Flandry vieillissant, qui a pris ses distances vis-à-vis du service actif, et qu’une nouvelle menace merséienne contraint à embarquer à nouveau à bord du Hooligan pour tenter de sauver l’Empire.
Enseigne Flandry
Starkad est une planète que se partagent deux espèces extraterrestres, une terrestre et une amphibie ; elles pourraient vivre en paix, mais se disputent certaines ressources naturelles, et Terriens et Merséiens s’affrontent par leur intermédiaire. Jeune enseigne des forces aériennes de la Flotte, Dominic Flandry va découvrir le métier d’espion, en même temps qu’il tombera amoureux de la maîtresse de l’ambassadeur impérial chargé de résoudre la crise par des moyens diplomatiques.
Chevalier de spectres et d’ombres
Dennitza, une planète colonisée par des Serbes, est l’un des plus fidèles serviteurs de l’Empire, mais la nièce de son dirigeant est arrêtée pour sédition et condamnée à l’esclavage. Flandry, à présent quinquagénaire, s’intéresse à cette affaire. Il achète la jeune femme et la soigne afin de lui faire recouvrer la mémoire. Il comprendra qu’elle a été manipulée.
La réunion de ces deux romans permet de mieux apprécier la richesse de l’univers construit par Poul Anderson autour de son personnage de « James Bond des étoiles ». D’un roman à l’autre, on retrouve les mêmes lieux, les mêmes enjeux, mais le regard a changé. Là où Enseigne Flandry vibre d’un optimisme juvénile, Chevalier de spectres et d’ombres est imprégné d’une profonde désillusion, qui n’entame pourtant ni le courage ni la résolution de Flandry ; c’est ici un héros tragique, condamné à préserver un système en lequel il a cessé de croire, mais qui représente à ses yeux le moindre mal.
La conclusion de ce volume est proprement apocalyptique et annonce le crépuscule de l’Empire terrien.