Quel bonheur de retrouver un classique du space opera sous une nouvelle présentation. Les vieux amateurs de science-fiction vont y retrouver un personnage attachant et les novices vont pouvoir se rapprocher de la source qui a engendré le genre. Certes, Poul Anderson n'appartient pas à la première vague du space opera, mais il en marque l'acmé, tout simplement parce qu'il en parfaitement repris les codes et les motifs, tout en les poussant jusqu'à leur paroxysme. Ce troisième tome des aventures de Dominic Flandry, Chevalier de l'Empire Terrien, encadre les deux précédents volumes en nous le  présentant durant sa jeunesse dans Enseigne Flandry puis à cinquante ans dans Chevalier de spectres et d'ombres. Cela permet au lecteur une passionnante vision comparative. Tout commence par sa disparition sur la planète Starkad où s'affrontent deux races autochtones soutenues l'une par les terriens, l'autre par les Merséiens. Il y devient espion et tombe amoureux de la maîtresse de l'ambassadeur du camp ennemi, avant de résoudre un imbroglio diplomatique qui devait conduire à la guerre. Tous les ingrédients du genre sont présents, soutenus par une verve et un allant communicatifs qui ne laissent aucun temps mort au lecteur. Nous sommes dans du pur roman d'aventure galactique, sorte de pendant des romans maritimes des siècles précédents. Flandry y incarne un personnage que l'on pourrait croire naïf en raison de son jeune âge mais qui possède toutes les caractéristiques d'un soldat chevroné. Plus sombre est le second récit, où Flandry, désabusé, semble résoudre une affaire similaire sur une autre planète mais en nous offrant un regard bien différent. Le cynisme du personnage y tranche avec la fraîcheur qu'il affichait trente ans plus tôt. Les thèmes classiques sont encore là, mais proposés de manière hyperbolique, jusqu'au dénouement apocalyptique. On sent que le héros, fatigué, désillusionné, ne croit plus enc e qu'il fait et sent déjà poindre la destruction du monde qu'il a connu. Le coeur n'y est plus, annonçant la fin de l'Empire et les limites du genre. Des limites qui sont voulues par l'auteur dont l'écriture se fait plus fine, sans doute, moins enjouée que sur certains précédents romans. Poul Anderson analyse les thèmes qu'il met en place dans une sorte d'autocritique passionnante qui conduit le lecteur à revoir les classiques du space opera avec un regard différent. Comme cela s'accompagne d'une belle traduction qui rend hommage à la fois au côté aventure et aux différentes introspections de la deuxième partie, Chevalier de l'Empire Terrien se révèle d'une lecture vraiment agréable. Denis Labbé, Lefantastique.net, juillet 2008

Anderson - Chevalier de l'Empire Terrien - Lefantastique.net

Quel bonheur de retrouver un classique du space opera sous une nouvelle présentation. Les vieux amateurs de science-fiction vont y retrouver un personnage attachant et les novices vont pouvoir se rapprocher de la source qui a engendré le genre. Certes, Poul Anderson n'appartient pas à la première vague du space opera, mais il en marque l'acmé, tout simplement parce qu'il en parfaitement repris les codes et les motifs, tout en les poussant jusqu'à leur paroxysme. Ce troisième tome des aventures de Dominic Flandry, Chevalier de l'Empire Terrien, encadre les deux précédents volumes en nous le  présentant durant sa jeunesse dans Enseigne Flandry puis à cinquante ans dans Chevalier de spectres et d'ombres. Cela permet au lecteur une passionnante vision comparative.

Tout commence par sa disparition sur la planète Starkad où s'affrontent deux races autochtones soutenues l'une par les terriens, l'autre par les Merséiens. Il y devient espion et tombe amoureux de la maîtresse de l'ambassadeur du camp ennemi, avant de résoudre un imbroglio diplomatique qui devait conduire à la guerre. Tous les ingrédients du genre sont présents, soutenus par une verve et un allant communicatifs qui ne laissent aucun temps mort au lecteur. Nous sommes dans du pur roman d'aventure galactique, sorte de pendant des romans maritimes des siècles précédents. Flandry y incarne un personnage que l'on pourrait croire naïf en raison de son jeune âge mais qui possède toutes les caractéristiques d'un soldat chevroné.

Plus sombre est le second récit, où Flandry, désabusé, semble résoudre une affaire similaire sur une autre planète mais en nous offrant un regard bien différent. Le cynisme du personnage y tranche avec la fraîcheur qu'il affichait trente ans plus tôt. Les thèmes classiques sont encore là, mais proposés de manière hyperbolique, jusqu'au dénouement apocalyptique. On sent que le héros, fatigué, désillusionné, ne croit plus enc e qu'il fait et sent déjà poindre la destruction du monde qu'il a connu. Le coeur n'y est plus, annonçant la fin de l'Empire et les limites du genre. Des limites qui sont voulues par l'auteur dont l'écriture se fait plus fine, sans doute, moins enjouée que sur certains précédents romans. Poul Anderson analyse les thèmes qu'il met en place dans une sorte d'autocritique passionnante qui conduit le lecteur à revoir les classiques du space opera avec un regard différent. Comme cela s'accompagne d'une belle traduction qui rend hommage à la fois au côté aventure et aux différentes introspections de la deuxième partie, Chevalier de l'Empire Terrien se révèle d'une lecture vraiment agréable.

Denis Labbé, Lefantastique.net, juillet 2008

Publié le 20 novembre 2008