Dans un univers un peu étrange, perdu dans un futur à l'air lointain, l'Homme a laissé le rôle de la réflexion à de super ordinateurs calculateurs qui ont réalisé un ordre presque parfait. La vie s'est développée en dehors de la Terre, mais toujours dans les limites du systèmes solaires. La mortalité est un concept dépassé, chacun pouvant faire enregistrer son existant par un processus de boite nouménale, dernière grande avancée technologique.

L'univers irait en paix si 1) un héros du nom de Phaéton, ingénieur merveilleux, n'avait pas inventé une astronef gigantesque dans le but de partir à la conquête de l'univers concept fortement réprimé par l'Ordre actuel-, 2) si une population perdue, lointain descendant d'une mission "oubliée" de colonisation n'était pas réapparue dans le but de détruire le nouvel âge d'or de l'humanité.

Toute la subtilité réside dans le fait que les méchants veulent s'emparer de la nef de Phaéton, et de lui avec, pour mener à bien leur plan machiavélique. Et pour compliquer l'affaire, la planification veut que le dénouement prenne place au moment de la "haute transcendance", c'est-à-dire la réunion se tenant tous les millénaires de tous les esprits.

Phaéton parviendra-t-il à empêcher le chaos ? Qui lui mettra encore des bâtons dans les roues ?

Ce troisième tome qui clôt le cycle de la Mascarade est riche en rebondissements et en effets de surprises. Dans un style très particulier et jubilatoire de science-fiction, John C. Wright parvient à construire un récit puissant et captivant, mêlant astucieusement la hard-science avec le space-opera, rappelant Asimov ou Van Vogt, tout en y ajoutant une pointe personnelle, rendant l'ensemble unique et merveilleux. Il reste que l'entrée dans l'intrigue est un peu ardue, les personnages étant nombreux, les discours proches de la philosophie et de la physique pure n'étant pas à la portée de tous.

Il serait néanmoins dommage de passer à côté de cette série. A découvrir.

Félix Ze Barde (03/08/2005)