Cette série a atteint sa vitesse de croisière et on se laisse porter par les douces vaguelettes de l'esprit fertile de David Weber sans remords mais avec beaucoup de plaisir et de curiosité.

Les Chroniques de l'Imaginaire

Leeana entame dans la douleur son apprentissage chez les vierges guerrières. En plus de son installation, des regards suspicieux qui suivent le moindre de ses mouvements et des entraînements à des heures indues le matin, il lui faut porter la tenue passablement dérangeante qu'arborent les vierges guerrières par tous les temps. Elle se compose d'une jupe très courte, le chari, d'un bustier très moulant au niveau de la poitrine laissant le nombril à découvert, le yathu et plus que tout, elle doit aller pieds nus. En dépit de cette prise de contact abrupte et un poil difficile, elle demeure persuadée d'avoir fait le bon choix, malgré le manque immense qu'elle ressent face à l'absence de ses parents.

De leur côté les deux champions de Tomanãk ne chôment pas. Bahzell se trouve au domaine des Sources Chaudes, où il a apporté son aide à des coursiers terrorisés et mal en point après une attaque particulièrement traumatisante par des créatures des Ténèbres coriaces et avides de destruction.

De son côté Kaeritha a été envoyé par son dieu à Kalatha, dans le domaine des vierges guerrières afin de résoudre le différend qui les oppose au seigneur Trisu, odieux personnage sûr de son bon droit et prêt à utiliser divers moyens afin de faire lâcher prise à ces femmes dont le mode de vie est considéré comme contre nature.

En effet, ces dernières bénéficient d'une charte déclarant leur territoire comme zone franche, ce qui les autorise à vivre selon leurs propres règles. Ce statut désigne fatalement ce lieu comme refuge tout trouvé pour les femmes maltraitées ou désirant s'affranchir d'une situation compliquée.

Le plaisir de lecture est toujours d'actualité dans cette seconde partie des Cavaliers du Vent. On suit avec beaucoup d'intérêt la multiplicité des intrigues ainsi que les intrications que les champions sont chargés de mettre en lumière. Si on ne peut pas à proprement parler de suspense, il plane cependant un doute concernant le sort, non seulement des champions mais également de leurs compagnons. On a vraiment envie de savoir, par exemple, pourquoi il est si important d'éliminer Brandark, dont le rôle est visiblement plus essentiel qu'il n'y paraît. On se demande donc, à raison, si ses ennemis vont y parvenir.

L'auteur est parvenu en six volumes, enfin trois, à fidéliser le lectorat en rendant très attachants ses personnages. On veut connaître la suite de leurs aventures, on ne souhaite pas les perdre de vue et surtout on s'interroge sur les idées à venir de l'auteur et sur l'imagination qu'il va devoir développer pour maintenir ce niveau d'intérêt.

Il est vrai que la diversité est au rendez-vous à chaque nouvelle aventure. David Weber met sans cesse en scène de nouveaux peuples, avec leurs habitudes, leurs mœurs, créant ainsi une toile de fond différente à chaque mission des champions. D'aucuns diront, évidemment, qu'il n'y a rien de novateur, dans ces romans, pourtant là n'est pas le propos. Les oreilles frétillantes de Bahzell, les descriptions des paysages autant que celles de situations politiques complexes donnent du relief à ces récits ainsi qu'une tonalité unique qui se retrouve dans la jovialité mêlée de gravité du dieu de la guerre. On est assez loin des premiers tomes où l'auteur ne laissait guère de place aux nouveaux protagonistes. Tout semble nettement plus approfondi et travaillé qu'il s'agisse de la psychologie des personnages ou bien encore des intrigues secondaires.

Cette série a atteint sa vitesse de croisière et on se laisse porter par les douces vaguelettes de l'esprit fertile de David Weber sans remords mais avec beaucoup de plaisir et de curiosité.  

Sig (le 18/12/2012)

Publié le 21 janvier 2013