Vial - Santé, le trésor menacé - Le concours médical
Qu’attendons-nous de notre système de santé ? 
 
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Dans Santé. Le trésor menacé, Antoine Vial s’inquiète : « Qui oserait affirmer aujourd’hui que les conditions de la Sécurité sociale sont garanties ? », « Qui peut accepter de tomber malade, voire de mourir, non de sa maladie, mais des soins qui lui sont prodigués ? » et reproche aux politiques l’absence d’ambition ou de projet pour la santé, pire, le refus « de considérer notre système de santé de façon globale et de remettre à plat son organisation ». La santé publique « détroussée », aux mains des économistes, quand elle n’est pas « confisquée », est menacée par les conflits d’intérêts, les scandales sanitaires, les enjeux des datas et d’Internet. Prenant pour exemples le transfert massif des chirurgiens du public vers le privé, l’organisation des urgences, la faillite de la permanence des soins, etc., il évoque « la tragédie des hôpitaux publics, tant du point de vue de l’organisation des soins que de leur existence ». Mais pariant qu’en « redonnant du sens à la fonction pivot du médecin généraliste, on fera plus pour son implantation dans les territoires que des primes à l’installation », il ose rebattre les cartes « pour répondre aux besoins de soins primaires, le médecin généraliste pourrait tenir un rôle dans la gynécologie, les urgences, la gériatrie, la prévention » et « les infirmières, après dix à quinze années d’expérience et une formation complémentaire, assurer une médecine de première ligne ». Pour préserver ce trésor, il instaure « une démocratie participative, d’un bout à l’autre du spectre, de la gestion de la santé de chacun à celle du système et de son organisation », le patient étant dans la boucle, au même titre que les professionnels de santé, les gestionnaires et les pouvoirs publics. 
 
Christine Maillard - Le concours médial (Tome 139, Mars 2017)
Publié le 6 mars 2017

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