On ne connaît que peu de choses de Géo-Charles Véran. Journaliste, défenseur de l'enfance, il écrivit ce livre, obtint le prix de littérature policière en 1950 et retourna à l'anonymat. Mais il faut bien reconnaître qu'avec cet ouvrage unique il frappa fort. Dans l'après guerre, alors que la tradition policière restait encore très marquée par la psychologie à la française ou les histoires à la Agatha Christie, situer un roman en banlieu et révoquer sous ses aspects les moins ragoûtants, était faire preuve d'innovation. Malet avait ouvert la voie, mais, avec Nestor Burma, l'intrigue et un cynisme bon leint restaient prépondérants. Avec Jeux pour mourir, l'accent était mis sur ces jeunes chamboulés par la guerre et l'après-guerre. II faut dire que l'intérêt consistait à reconstruire la France. Savoir ce que pensaient les gamins banlieusards, perdus, coincés dans des semblants de famille, était décrit en fin de liste dans les préoccupations des Français.

Veran - Jeux pour mourir - La nef hallucinée
On ne connaît que peu de choses de Géo-Charles Véran. Journaliste, défenseur de l'enfance, il écrivit ce livre, obtint le prix de littérature policière en 1950 et retourna à l'anonymat. Mais il faut bien reconnaître qu'avec cet ouvrage unique il frappa fort. Dans l'après guerre, alors que la tradition policière restait encore très marquée par la psychologie à la française ou les histoires à la Agatha Christie, situer un roman en banlieu et révoquer sous ses aspects les moins ragoûtants, était faire preuve d'innovation. Malet avait ouvert la voie, mais, avec Nestor Burma, l'intrigue et un cynisme bon leint restaient prépondérants. Avec Jeux pour mourir, l'accent était mis sur ces jeunes chamboulés par la guerre et l'après-guerre. II faut dire que l'intérêt consistait à reconstruire la France. Savoir ce que pensaient les gamins banlieusards, perdus, coincés dans des semblants de famille, était décrit en fin de liste dans les préoccupations des Français.

Publié le 15 juin 2009