On rit, on s'amuse, on palpite. On s'effraie parfois. On sursaute, on se perd, on se retrouve, pris au piège des quiproquos, rattrapé par les situations. C'est Poeub, la dernière folie de Serge Valletti, l'un des auteurs les plus singuliers du théâtre français. Surgi sur les scènes à l'orée des années 1970, ce Marseillais, longtemps acteur comparse de Daniel Mesguich, s'était fait notamment connaître par un solo qu'il interprétait lui-même - Balle perdue - face à un public réduit à deux spectateurs ! Depuis, il n'a cessé d'écrire, des solos mais aussi des pièces à multiples personnages - Le Jour se lève, Léopold !, Saint-Elvis, Carton plein... Dans Poeub, on en dénombre une soixantaine ! C'est bien le moins pour venir à bout de cette « monstrueuse » histoire qu'il a installée en Irlande comme Jarry avait situé Ubu en Pologne, « c'est-à-dire nulle part ». En neuf chapitres, elle raconte les heurs et malheurs sur une année entière d'un certain Globul, tenancier d'un débit de boisson. Par un coup du sort, il se retrouve puissant mafieux. Las, une guerre des gangs qui vire à la guerre tout court, le jette sur les routes. Dépouillé au point de n'avoir plus pour habit qu'un tonneau, il revient chez lui, heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage, mais sans usage ni raison !

Valletti - Poeub - La Croix

On rit, on s'amuse, on palpite. On s'effraie parfois. On sursaute, on se perd, on se retrouve, pris au piège des quiproquos, rattrapé par les situations. C'est Poeub, la dernière folie de Serge Valletti, l'un des auteurs les plus singuliers du théâtre français.

Surgi sur les scènes à l'orée des années 1970, ce Marseillais, longtemps acteur comparse de Daniel Mesguich, s'était fait notamment connaître par un solo qu'il interprétait lui-même - Balle perdue - face à un public réduit à deux spectateurs ! Depuis, il n'a cessé d'écrire, des solos mais aussi des pièces à multiples personnages - Le Jour se lève, Léopold !, Saint-Elvis, Carton plein... Dans Poeub, on en dénombre une soixantaine ! C'est bien le moins pour venir à bout de cette « monstrueuse » histoire qu'il a installée en Irlande comme Jarry avait situé Ubu en Pologne, « c'est-à-dire nulle part ». En neuf chapitres, elle raconte les heurs et malheurs sur une année entière d'un certain Globul, tenancier d'un débit de boisson. Par un coup du sort, il se retrouve puissant mafieux. Las, une guerre des gangs qui vire à la guerre tout court, le jette sur les routes. Dépouillé au point de n'avoir plus pour habit qu'un tonneau, il revient chez lui, heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage, mais sans usage ni raison !


Publié le 15 juin 2009