Bzjeurd est un récit de science-fiction postcataclysmique, qui se passe dans un futur indéterminé, dans lequel on se raconte des légendes « du temps des villes » et où l'on découvre parfois « d'étranges amas de ferraille, équipés de ce qui avait dû être des roues » ; où les boulons trouvés par les mineurs dans les mines de plomb sont le bien le plus précieux. Au milieu de la pauvreté rustique de cet horizon boueux, surgissent ainsi quelques rares vestiges d'une modernité disparue, ce qui renforce le sentiment d'étrangeté. Le ton de ce livre est très singulier. L'auteur écrit en phrases courtes et simples, qui s'enchaî- nent les unes aux autres mécaniquement. Les choses sont dites, mais pas ressenties. « Puis, il faut attendre encore. Des cinquante qu'ils étaient au début, Ils sont restés vingt-huit. Ils tournent en rond, en silence, tendus. » L'expression s'enchaînait inéluctablement et mécaniquement, dans une logique propre à l'histoire. Monde obsédant, qui n'est pas sans rappeler Le Désert des Tartares, de Dino Buzzati. Olivier Sillig réussit là, avec son premier roman, une œuvre de SF étrange et forte. Ce monde de boue est lancinant : le lecteur ne s'en extrait qu'à grand-peine, en y perdant au moins une botte. J.-F. T., Tribune de Genève, juin 1995

Sillig - Bzjeurd - Tribune de Genève

Bzjeurd est un récit de science-fiction postcataclysmique, qui se passe dans un futur indéterminé, dans lequel on se raconte des légendes « du temps des villes » et où l'on découvre parfois « d'étranges amas de ferraille, équipés de ce qui avait dû être des roues » ; où les boulons trouvés par les mineurs dans les mines de plomb sont le bien le plus précieux. Au milieu de la pauvreté rustique de cet horizon boueux, surgissent ainsi quelques rares vestiges d'une modernité disparue, ce qui renforce le sentiment d'étrangeté.

Le ton de ce livre est très singulier. L'auteur écrit en phrases courtes et simples, qui s'enchaî- nent les unes aux autres mécaniquement. Les choses sont dites, mais pas ressenties. « Puis, il faut attendre encore. Des cinquante qu'ils étaient au début, Ils sont restés vingt-huit. Ils tournent en rond, en silence, tendus. » L'expression s'enchaînait inéluctablement et mécaniquement, dans une logique propre à l'histoire. Monde obsédant, qui n'est pas sans rappeler Le Désert des Tartares, de Dino Buzzati. Olivier Sillig réussit là, avec son premier roman, une œuvre de SF étrange et forte. Ce monde de boue est lancinant : le lecteur ne s'en extrait qu'à grand-peine, en y perdant au moins une botte.

J.-F. T., Tribune de Genève, juin 1995

Publié le 18 juin 2009