Dans une sorte de XIXe siècle alternatif, un raz-de-marée dévaste les îles du grand océan Pélagique austral (le Pacifique quoi), et notamment la Nation, où vit le jeune Mau (qui s’apprêtait à devenir homme). Désormais seul sur l’île dévasté, avec pour seule compagnie les voix des Grands-Pères (les ancêtres morts), il va rencontrer une fille homme-culotte (une européenne quoi), seule survivante du naufrage de son navire. Le roman nous raconte leur rencontre (pleine de quiproquos à ses débuts), leurs efforts pour reconstruire l’île (tandis que d’autres survivants arrivent), et leur quête d’identité, Mau souffrant et pas qu’un peu d’une crise de foi et de valeurs suite au cataclysme, et Daphnée/Ermintrude cherchant à concilier sa nouvelle vie, avec son éducation de jeune fille de bonne famille anglaise. Nation est un roman enchanteur, et le mot est faible. Au début, on ne sait pas trop si on est tombé sur une robinsonnade, ou un roman initiatique océanien, mais plus on avance dans l’histoire, et plus on se rend compte qu’il ne ressemble à rien de connu (du moins par moi). Il y a une richesse d’idées et de réflexions assez impressionnantes, qu’une seule lecture ne suffit pas à en faire le tour. Nation parle de deuil, de croyance, d’identité, de reconstruction, de la vie en société (le procès m’a beaucoup marqué), du choc des cultures (ah la première invitation au thé…), et de tant d’autres choses, avec justesse et non sans humour. Difficile de faire une liste complète, je me suis rendue compte en fermant ce livre qu’il me faudrait le relire (et sans doute le re-relire) pour mieux l’apprécier. Mieux appréhender Mau (magnifique personnage central mais pas toujours facile à suivre), mieux noter les détails ici et là. L’univers est riche et basé sur des cultures océaniennes, ce qui n’est pas si courant que ça et qui apporte une fraicheur agréable. Les personnages sont (presque) tous émouvants et attachants à leur façon (dans le genre inattendu, la femme sans nom m’a beaucoup marqué). Quant à l’histoire, pleine de tolérance et se terminant sur une pointe de mélancolie, c’est un petit bijou. Bref, c’est un très beau roman de Terry Pratchett que je vais m’empresser de recommander partout autour de moi. Riche, intelligent, et divinement écrit avec ça (je l’ai lu trop vite pour vraiment les relever, mais certains passages sont juste merveilleux). Que demander de plus ? « Le monde est un globe – plus vous allez loin, plus vous vous rapprochez de chez vous. »

Pratchett - Nation - L'étrange bibliothèque de Calenwen

Dans une sorte de XIXe siècle alternatif, un raz-de-marée dévaste les îles du grand océan Pélagique austral (le Pacifique quoi), et notamment la Nation, où vit le jeune Mau (qui s’apprêtait à devenir homme). Désormais seul sur l’île dévasté, avec pour seule compagnie les voix des Grands-Pères (les ancêtres morts), il va rencontrer une fille homme-culotte (une européenne quoi), seule survivante du naufrage de son navire.

Le roman nous raconte leur rencontre (pleine de quiproquos à ses débuts), leurs efforts pour reconstruire l’île (tandis que d’autres survivants arrivent), et leur quête d’identité, Mau souffrant et pas qu’un peu d’une crise de foi et de valeurs suite au cataclysme, et Daphnée/Ermintrude cherchant à concilier sa nouvelle vie, avec son éducation de jeune fille de bonne famille anglaise.
Nation est un roman enchanteur, et le mot est faible. Au début, on ne sait pas trop si on est tombé sur une robinsonnade, ou un roman initiatique océanien, mais plus on avance dans l’histoire, et plus on se rend compte qu’il ne ressemble à rien de connu (du moins par moi).

Il y a une richesse d’idées et de réflexions assez impressionnantes, qu’une seule lecture ne suffit pas à en faire le tour. Nation parle de deuil, de croyance, d’identité, de reconstruction, de la vie en société (le procès m’a beaucoup marqué), du choc des cultures (ah la première invitation au thé…), et de tant d’autres choses, avec justesse et non sans humour.

Difficile de faire une liste complète, je me suis rendue compte en fermant ce livre qu’il me faudrait le relire (et sans doute le re-relire) pour mieux l’apprécier. Mieux appréhender Mau (magnifique personnage central mais pas toujours facile à suivre), mieux noter les détails ici et là.

L’univers est riche et basé sur des cultures océaniennes, ce qui n’est pas si courant que ça et qui apporte une fraicheur agréable. Les personnages sont (presque) tous émouvants et attachants à leur façon (dans le genre inattendu, la femme sans nom m’a beaucoup marqué). Quant à l’histoire, pleine de tolérance et se terminant sur une pointe de mélancolie, c’est un petit bijou.

Bref, c’est un très beau roman de Terry Pratchett que je vais m’empresser de recommander partout autour de moi. Riche, intelligent, et divinement écrit avec ça (je l’ai lu trop vite pour vraiment les relever, mais certains passages sont juste merveilleux). Que demander de plus ?

« Le monde est un globe – plus vous allez loin, plus vous vous rapprochez de chez vous. »
Publié le 25 octobre 2011

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