Que dire de ce petit ouvrage si ce n’est que, à l’image du monde très
particulier qu’il met en scène, il est bel et bien merveilleux ! On
retrouve toute la verve de Terry Pratchett, qui profite de cette
occasion pour causer, l’air de rien, des règles élémentaires d’hygiène.
Dans
les pas du petit Geoffroy qui rêve d’ouvrir un musée du caca - au
moins, il devrait pouvoir éviter la concurrence sur ce terrain… glissant
! - le lecteur s’amuse de dialogues souvent surréalistes et de
rencontres qui le sont tout autant. Comme d’habitude, l’auteur n’hésite
pas à entrer dans le détail avec de savoureuses notes de bas de page. Si
vous avez toujours voulu tout savoir du système digestif d’une
gargouille… Voilà un ouvrage indéniablement fait pour vous !
Mais
au-delà de ça et malgré les apparences, c’est une jolie histoire que
nous conte ici l’auteur, et sans avoir recours à un humour trop potache,
puisque l’on remarquera bien vite que Pratchett choisit le plus souvent
le premier degré, ce qui contribue à rendre d’ailleurs certaines
situations d’autant plus cocasses. Qui plus est, c’est une lecture
accessible y compris pour celles et ceux qui ne sont pas des habitués
des Annales du Disque-Monde. Bien sûr, c’est toujours un plus de bien
connaître les arcanes de l’univers farfelu de Terry Pratchett, mais
n’importe qui devrait pouvoir trouver de l’intérêt à cette histoire à
mettre au crédit de la célèbre Félicité Bidel.
Très court, le roman
ne s’en révèle pas moins plutôt… consistant, si l’on peut dire. Au fur
et à mesure que Geoffroy enchaîne les visites ici et là, le lecteur
découvre quelques subtiles leçons dispensées l’air de bien ou bien de
purs moments de drôlerie à même de vous faire éclater de rire.
Et
difficile de passer sous silence la qualité de l’ouvrage en lui-même, et
notamment les magnifiques illustrations de Peter Dennis, qui font
partie intégrante du charme du roman. On appréciera aussi les efforts de
l’Atalante pour conserver une couverture cartonnée du plus bel effet,
qui là encore renforce le côté désuet d’un ouvrage qui n’en est que plus
goguenard en réalité. Sachant que celui-ci a été originellement publié
en 2012, on peut dire que, heureusement, l’auteur a su garder bon pied
bon œil et se trouve toujours aussi vaillant face à la maladie !
Finalement,
un seul regret nous habite une fois parcourue cette centaine de pages :
que les autres ouvrages de Mlle Félicité Bidel tels que Daphné et les cureurs de nez ou La joie du cérumen s’avèrent seulement fictifs…
Quel dommage ! Mais il est d’autant plus facile de se consoler avec celui-ci ! Note : 8/10.
Gilossen - Elbakin.net