Après nous avoir parler d’Intelligence Artificielle dans Les machines fantômes et Composite, il nous propose cette fois-ci de nous rendre dans un autre univers, avec une dimension plus politique…
République de Jirone versus Francheterres
La république de Jirone est encore relativement jeune et le pouvoir politique en place s’appuie sur des personnages clefs dans la société. Parmi ceux-ci figure Eugen de Basfortt, banquier de son état. Son rôle lui donne un pouvoir important sur la ville et il est prêt à tout pour garder son pouvoir. Pourtant, il vieillit et ses enfants ne sont pas tout à fait en accord avec les directions qu’il donne à ses actions. Envoyés dans différentes zones du monde, dans différents rôles, ils contribuent individuellement au développement du pouvoir de la famille.
Du côté de Francheterres, la jeune reine Indira IV se retrouve à la tête d’un royaume après la mort de son père. Pour autant, rien n’est simple et sa cousine conteste le Royaume. La jeunesse d’Indira lui rendra difficile la bonne prise de décision et de grandes inquiétudes naissent, notamment quand à l’usage ou non de l’Ost Céleste. Mais cet objet, symbole du royaume ne doit être utilisé que pour aider le peuple, non aider à tenir le pouvoir.
Devant louvoyer dans un monde qu’elle ne connaît pas, la jeune femme pourra compter sur Eugen, avec qui elle entretient une correspondance et qui l’aidera à résister et à identifier les personnes en qui elle peut avoir confiance.
Un roman aux tonalités fantasy
Bien loin des derniers textes de l’auteur, L’Ost Céleste nous plonge dans un univers qui fricote avec les codes de la fantasy. Nous naviguons entre deux lieux : un royaume où une jeune reine doit sécuriser son début de règle. Un objet dont on ne connait finalement pas grand chose est le symbole de ce pouvoir et semble au centre de ce qui pourrait s’apparenter à une prophétie.
De l’autre côté, la puissance d’Eugen de Basfortt, qui fait partie de ceux qui ont permis l’existence de la République, est aussi à un tournant. La situation dans Jirone n’est pas des plus calmes non plus, et Eugen va devoir jouer tous ses atouts pour réussir à conserver son pouvoir.
La relation entre les différents personnages, les actes de trahison et les tricheries vont jalonner cette histoire, avec au centre, cette relation épistolaire qui va aider la jeune Indira IV. L’histoire se déroule sous nos yeux, avec un questionnement fort autour de ce qu’est cette planète.
D’ailleurs, certains aspects nous questionne, et pas uniquement le bijou d’Indira IV. Un certain nombre d’objets laissent penser, ou laissent le doute tout au moins, sur le niveau d’évolution de la planète, à commencer par les moyens de transport. Pourtant, la compréhension arrivera tardivement, et les lecteurs d’Olivier seront contents de retrouver – au final – un univers qui ne leur sera pas étranger.
Une trame entraînante !
Reste qu’Olivier Paquet réussit dans son roman à nous passionner pour les deux pendants de son monde : un royaume au bord de la déchirure et une République qui cherche à exister. Tous les coups sont permis, des deux côtés, pour permettre d’atteindre ses objectifs.
Cette toile de fond, avec les correspondances, permettent de faire le lien, tout en nous permettant de découvrir les tractations en cours. [...]