J’ai adoré cette novella qui mêle « Female rage », désappointement, combats, oppression et profondeur psychologique.

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Coup de cœur pour cette novella de Premee Mohamed, traduite par Marie Surgers et publiée chez L'Atalante.

A mi-chemin, selon moi, entre la SF et la fantasy, nous suivons Joyau, une jeune courtisane, qui va assister au retour à la vie de son amie Winfield, lors de ses funérailles.
La morte vivante a été tuée de sang-froid par un client de la Maison Bicchieri, Maison dans laquelle les deux jeunes femmes travaillent, et celle-ci compte bien revenir pour se venger.

Mention spéciale pour la manière dont le postulat de départ nous est présenté. La scène d’ouverture, durant les obsèques, dans cette espèce d’église qui n’en était pas vraiment une, était mémorable.
Le plus apporté dans ce récit est la justesse et la profondeur que campe le personnage de Joyau. Car bien que Winfield soit au centre de l’attention ici, c’est bien de Joyau, et de ses nombreuses interrogations quant à sa position à prendre dans cette affaire, dont il est question.
Partagée entre la solidarité féminine et son combat individuel pour survivre dans ce monde, Joyau hésite à suivre son amie dans sa quête de représailles.
La suivre paraitrait normale à la vue du contexte très glauque dans laquelle évoluent les protagonistes, mais faire l’autruche serait également une preuve d’intelligence afin de ne pas aboutir comme elle, six pieds sous les eaux !

Le worldbuilding contribue énormément à rendre ce texte unique. Fragmenté de-ci de-là, sans trop de détails, mais lié à une ambiance oppressante, il m’a directement plongée dans une sorte de Renaissance Italienne futuriste.
La plume, brute et poétique à la fois, a su à merveille retranscrire cet univers froid et factice dans lequel j’aurai tellement voulu en savoir plus que par moments la frustration a pointé le bout de son nez.

Bref, j’ai adoré cette novella qui mêle « Female rage », désappointement, combats, oppression et profondeur psychologique dans un monde dans lequel mieux vaut se serrer les coudes si l’on veut s’en sortir !

Publié le 12 décembre 2025

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