Ce recueil permet d’aborder de nouveaux thèmes au premier rang desquels le pardon. L’auteur se focalise plus particulièrement sur la dualité : trahison, pardon. Selon le dogme catholique, la confession permet, par la réconciliation avec Dieu, de retrouver le chemin des autres et du bonheur. Dieu n’apparaît certes pas dans « Quatre chemins de » pardon mais le cheminement est identique. Ainsi, Yoss « absous » le corrompu Abberkam qui peut dès lors retrouver l’amour. De même, Rakam pardonne à la gente masculine et peut dès lors aimer. LE GUIN explore aussi le rôle sociétal d’une religion d’état à travers le tualisme. Les maîtres apprécient cette religion paisible et généreuse [Tual est déesse de la paix et du pardon] qui conforte leur domination et calme les esprits ! Les appendices permettent à l’écrivain de fournir quelques précisions sur ce dogme, poussant d’ailleurs le réalisme jusqu’à monter une religion concurrente, martiale et stoïque, le kamyisme. La Grande dame de la SF nous livre là un de ses plus beaux livres. Les personnages sont riches et construits avec intelligence. Une multitude de détails et le recours quasi-systématique à une description de leurs parcours renforcent leur authenticité. La démarche de vulgarisation scientifique apparaît merveilleuse d’efficacité. Les exemples abondent et permettent d’aborder par l’exemple les sciences sociales. Libération d’une femme illustre notamment la théorie de l’Ecole des Annales selon laquelle l’histoire évènementielle ne reflète qu’une partie de la réalité. Il faut enfin signaler la qualité de la construction. Les multiples et subtiles liaisons entre les quatre nouvelles construisent un panorama global où le tout est supérieur à chacune de ses parties. eleanore-clo, Le cafard cosmique

Le Guin - Quatre chemins de pardon - eleanore-clo

Ce recueil permet d’aborder de nouveaux thèmes au premier rang desquels le pardon. L’auteur se focalise plus particulièrement sur la dualité : trahison, pardon. Selon le dogme catholique, la confession permet, par la réconciliation avec Dieu, de retrouver le chemin des autres et du bonheur. Dieu n’apparaît certes pas dans « Quatre chemins de » pardon mais le cheminement est identique.
Ainsi, Yoss « absous » le corrompu Abberkam qui peut dès lors retrouver l’amour. De même, Rakam pardonne à la gente masculine et peut dès lors aimer.

LE GUIN explore aussi le rôle sociétal d’une religion d’état à travers le tualisme. Les maîtres apprécient cette religion paisible et généreuse [Tual est déesse de la paix et du pardon] qui conforte leur domination et calme les esprits ! Les appendices permettent à l’écrivain de fournir quelques précisions sur ce dogme, poussant d’ailleurs le réalisme jusqu’à monter une religion concurrente, martiale et stoïque, le kamyisme.

La Grande dame de la SF nous livre là un de ses plus beaux livres. Les personnages sont riches et construits avec intelligence. Une multitude de détails et le recours quasi-systématique à une description de leurs parcours renforcent leur authenticité.

La démarche de vulgarisation scientifique apparaît merveilleuse d’efficacité. Les exemples abondent et permettent d’aborder par l’exemple les sciences sociales. Libération d’une femme illustre notamment la théorie de l’Ecole des Annales selon laquelle l’histoire évènementielle ne reflète qu’une partie de la réalité.

Il faut enfin signaler la qualité de la construction. Les multiples et subtiles liaisons entre les quatre nouvelles construisent un panorama global où le tout est supérieur à chacune de ses parties.

eleanore-clo, Le cafard cosmique

Publié le 20 mai 2008

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