Jig n'a pas tout perdu de son aventure précédente. Héro malgré lui, il a hérité de ses tribulations mouvementées certains pouvoirs magiques et se la coule douce au foyer, si on peut dire ; c'était sans compter sur le chef de sa tribu. Ce dernier, alarmé par sa popularité grandissante, l'envoi au pays des ogres résoudre un curieux mystère : la chose qui veut faire la peau aux ogres au coeur de l'antre du défunt dragon Straum. Accompagné d'une vieille peau invivable et du gros musclé de service, voulà que notre Jog repart sur lses routes de l'eternelle aventure. Pour réussir, il ne pourra compter que sur sa ruse, son humanité, et sur sa bonne étoile, car même ses compagnons ne rêvent qu'à sa perte. Mais en attendant, entre les hordes des Hobgoblins et quelques autres peuplades aussi goguenardes et grotesques, Jig a de quoi espérer. De là à gagner la partie, pourquoi pas... C'est bien là tout le mal qu'on lui souhaite... Suite du Graal du Gobelin, ce second volume fait montre de la même subtilité et de la même dose d'humour. Bien lon de faire comme un Pratchett, Hines invente son propre humour potache, entre les Monthy Python et quelques scènes de Fraggle Rock revues et corrigées à l'aune de la topologie de la fantasy des années 70. Insouciance et bonhomie, une cruauté et un brin de sardonique, la prose de Hines remporte tous les suffrages. Pas de demi mesure, pas de ficelle facile, l'auteur nous fait completement adhérer à son univer, si bien que ce gogelin fini par devenir aussi sympathique qu'un Frodo. Peut-être que l'explication serait à chercher dans le fait que l'auteur, bien loin de se cantonner à un humour corrosif, se permet d'insufflet à son personnage cette dose d'humanité qui manque souvent à cette catégorie. Le final est jouissif au possible, car tout en retrouvant des leiux communs des jeux de rôle et de leurs sempiternellles montagnes pleines de grottes, trésors, et monstres gardiens de magot, les lecteurs se déléctereront d'une réélle prose qui mesure bien son débit entre les dialogues enjoués et descriptions pleines de couleurs et d'images cocasses. Champêtre et allègre, la quête de ce Jig s'annonce comme une excellente surprise éditoriale... Encore une belle découverte de la part des éditions de l'Atalante qui tiennent le haut du pavé avec Bragelonne, Mnémos, Denoël et quelques autres. Un très bon cru de fantasy, pour les amoureux de Pratchett. A noter la très jolie couverture de Crystal Camruby, une talentueuse illustratrice et artiste que nous sommes heureux de retrouver enfin chez un grand éditeur. Science-Fiction magazine, Janvier/février 2010.

Hines - Le gloire du Gobelin - Science-fiction
Jig n'a pas tout perdu de son aventure précédente. Héro malgré lui, il a hérité de ses tribulations mouvementées certains pouvoirs magiques et se la coule douce au foyer, si on peut dire ; c'était sans compter sur le chef de sa tribu. Ce dernier, alarmé par sa popularité grandissante, l'envoi au pays des ogres résoudre un curieux mystère : la chose qui veut faire la peau aux ogres au coeur de l'antre du défunt dragon Straum. Accompagné d'une vieille peau invivable et du gros musclé de service, voulà que notre Jog repart sur lses routes de l'eternelle aventure. Pour réussir, il ne pourra compter que sur sa ruse, son humanité, et sur sa bonne étoile, car même ses compagnons ne rêvent qu'à sa perte. Mais en attendant, entre les hordes des Hobgoblins et quelques autres peuplades aussi goguenardes et grotesques, Jig a de quoi espérer. De là à gagner la partie, pourquoi pas... C'est bien là tout le mal qu'on lui souhaite...
Suite du Graal du Gobelin, ce second volume fait montre de la même subtilité et de la même dose d'humour. Bien lon de faire comme un Pratchett, Hines invente son propre humour potache, entre les Monthy Python et quelques scènes de Fraggle Rock revues et corrigées à l'aune de la topologie de la fantasy des années 70. Insouciance et bonhomie, une cruauté et un brin de sardonique, la prose de Hines remporte tous les suffrages. Pas de demi mesure, pas de ficelle facile, l'auteur nous fait completement adhérer à son univer, si bien que ce gogelin fini par devenir aussi sympathique qu'un Frodo. Peut-être que l'explication serait à chercher dans le fait que l'auteur, bien loin de se cantonner à un humour corrosif, se permet d'insufflet à son personnage cette dose d'humanité qui manque souvent à cette catégorie. Le final est jouissif au possible, car tout en retrouvant des leiux communs des jeux de rôle et de leurs sempiternellles montagnes pleines de grottes, trésors, et monstres gardiens de magot, les lecteurs se déléctereront d'une réélle prose qui mesure bien son débit entre les dialogues enjoués et descriptions pleines de couleurs et d'images cocasses. Champêtre et allègre, la quête de ce Jig s'annonce comme une excellente surprise éditoriale... Encore une belle découverte de la part des éditions de l'Atalante qui tiennent le haut du pavé avec Bragelonne, Mnémos, Denoël et quelques autres. Un très bon cru de fantasy, pour les amoureux de Pratchett. A noter la très jolie couverture de Crystal Camruby, une talentueuse illustratrice et artiste que nous sommes heureux de retrouver enfin chez un grand éditeur.

Science-Fiction magazine, Janvier/février 2010.
Publié le 28 janvier 2010