[...] Ça fait toujours plaisir de retrouver Méndez, son humanité, sa compassion pour les éternelles victimes, à commencer par les femmes et les enfants, son doux cynisme, ses écarts de langage, son attachement viscéral au passé. Lui l'ami des chiens errants et des prostituées à la retraite, Lui le reliquat et le témoin d'une époque révolue, celles des espérances collectives, celle des quartiers populaires et turbulents, des ouvriers passés on ne sait où et des quartiers industriels rasés et remplacés depuis par des quartiers d'affaires.Il ne faut pas mourir deux fois, dit-il à la jeune femme meurtrière autant que victime. Ne pas ajouter l'oubli à la mort. La mémoire, thème central chez González Ledesma. La mémoire des lieux et de Barcelone en particulier, des disparus, des vieilles rues et des murs sur lesquels glissent les ombres des vieillards ou des souvenirs.Et puis on retrouve aussi ce style gouleyant et plein d'humour (du pince-sans-rire au grivois en passant par le comique de répétition), cette faculté de poser le décor en quelques mots, sans oublier cette joyeuse manie de balancer un juron juste après une phrase savamment ornementée. [...]

Gonzales-Ledesma - Il ne faut pas mourir deux fois - Moisson noire

[...] Ça fait toujours plaisir de retrouver Méndez, son humanité, sa compassion pour les éternelles victimes, à commencer par les femmes et les enfants, son doux cynisme, ses écarts de langage, son attachement viscéral au passé. Lui l'ami des chiens errants et des prostituées à la retraite, Lui le reliquat et le témoin d'une époque révolue, celles des espérances collectives, celle des quartiers populaires et turbulents, des ouvriers passés on ne sait où et des quartiers industriels rasés et remplacés depuis par des quartiers d'affaires.

Il ne faut pas mourir deux fois, dit-il à la jeune femme meurtrière autant que victime. Ne pas ajouter l'oubli à la mort. La mémoire, thème central chez González Ledesma. La mémoire des lieux et de Barcelone en particulier, des disparus, des vieilles rues et des murs sur lesquels glissent les ombres des vieillards ou des souvenirs.

Et puis on retrouve aussi ce style gouleyant et plein d'humour (du pince-sans-rire au grivois en passant par le comique de répétition), cette faculté de poser le décor en quelques mots, sans oublier cette joyeuse manie de balancer un juron juste après une phrase savamment ornementée. [...]

Publié le 24 janvier 2011

à propos de la même œuvre