Alors que le sixième tome en version poche du Sang des 7 Rois vient de débarquer en librairie, je m'en vais vous parler de mon coup de cœur pour cette saga atypique.
Dans ce nouvel opus, les événements se précipitent. Alors que Sylvan organise la lutte du cinquième royaume contre les capitaines-ambassadeurs envoyés par Lothar, Orville, lui, a rencontré Rosa et Delwynn. La jeune femme a même décidé de rester auprès de lui afin d'en apprendre davantage sur les capacités des mages. Ensemble, ils vont de découverte en découverte qui vont les mettre sur la piste de ce qui se cache derrière leurs pouvoirs. Quant à Aldemond, il est resté auprès d'Aléïde et d'une étrange voyante, prénommée Audre afin de rejoindre au plus vite l'île du Goulet. Mais, c'est sans compter les aléas du voyage avec les nombreux obstacles que Lothar ne cesse de lever.
Avec ce sixième volet, on sent le final de la saga proche alors Régis Goddyn y fait pleuvoir les révélations. Ainsi, tous ces petits cailloux qu'il a semés dans les tomes précédents prennent sens ici. Par exemple, l'apparition ou la répartie de certains personnages éclairent le récit sous un jour nouveau.
Il est vrai qu'au fur et à mesure des livres, l'histoire s'est étoffée autant du point de vue de son univers que de ses personnages. Finalement, l'auteur s'appuie sur une vaste communauté de héros, et aussi étonnant que cela puisse paraître, aucun n'y figure de manière anodine car tous y ont un rôle important à jouer.
Or, parmi ces personnages, des voix dissonantes s'élèvent et donnent à ce récit des moments drôles et imprévus. C'est le cas avec le jeune mage Delwynn qui a incendié accidentellement sa maison tuant en même temps ses parents. Depuis Rosa l'a pris sous son aile. Devenu également l'étrange compagnon d'Orville, Delwynn se révèle avoir une personnalité double. En effet, l'esprit du mage Lucius semble prendre régulièrement possession du corps du garçon, colorant ses interventions d'un brin de canailleries. Sorties de la bouche d'un si jeune enfant, ses grossièretés nous promettent quelques passages décalés et désopilants. D'ailleurs, d'autres corps d'enfants sont également investis par des mages défunts mais Delwynn reste le plus cocasse.
Ainsi, certains protagonistes secondaires que l'on pensait disparus reviennent sur le devant de la scène pour nous éclairer sur les mystères que l'auteur dissimule depuis le départ.
La diversité des personnages et la pluralité de leurs histoires ne nous font pas pour autant oublier le fil directeur et les enjeux politiques de ce cycle. Mais, il faut bien reconnaître que les esprits rusés ne manquent pas dans ces livres et la trahison demeure la règle.
La qualité littéraire est au rendez-vous car l'auteur nous offre un cycle soigné qui nous tient en haleine jusqu'au bout.
Au vu des derniers rebondissements de ce tome, il me tarde maintenant de lire le final.
Fantasy à la Carte