Délaissant un temps son cycle d'"Omale", Laurent Genefort a retrouvé l'univers de ses romans du Fleuve Noir et notamment ses énigmatiques portes Vangk, artefacts extraterrestre permettant des translations instantanées dans le multivers. Genefort a repris ici le canevas narratif du Comte de Monte-Cristo dont on sait la redoutable efficacité : laissé pour mort après avoir été horriblement torturé par des tueurs à la recherche d'une femme mystérieuse, Kovall, chef de la police d'une petite planète, se "reconstruit", change d'identité et mène une enquête plutôt mouvementée afin de découvrir pour qui oeuvraient ses bourreaux, dans l'intention fermement établie de se venger des donneurs d'ordre. L'auteur conduit avec maestria, en ne lésinant pas sur l'action et la dépaysement, et se permet in fine le luxe de rompre avec le parcours monte-crisiten de son héros.
Jacques Baudou, Le Monde, 12 mars 2004