Deux ans après Hunting, fishing, nature and traditions (Les Requins Marteaux), le dessinateur nantais Quentin Faucompré nous livre une nouvelle histoire sans paroles, dans la collection de bande dessinée "Flambant 9" de l'Atalante. Gros plan sur trois mines réjouies. Trois hommes attablés dans un jardin discutent, rient. Non loin de là, des femmes en burqa jouent à colin-maillard... Bienvenue dans un univers où des femmes voilées se voilent les yeux, où des majorettes sortent de terre en ribambelle, où des fontaines jaillissent sans prévenir. Pas un mot, donc, pour nous guider dans ce monde d'autant plus déroutant que les apparences nous en sont familières ; un monde dont le créateur traduit par un dessin des plus épurés les fruits de son imagination débordante. Et c'est bien par ces paradoxes que séduit l'ouvrage de Quentin Faucompré. Par son trait souple également, qui nous conduit d'une vignette à l'autre en toute fluidité, dans une dynamique de l'image quasi cinématographique. La narration fonctionne un peu à la manière des poupées russes... mais on ne sait jamais ce que cache celle qu'on soulève. Des couteaux, un homme ligoté... Dans ce monde onirique, la violence côtoie des sourires béats, le jeu et la magie réinventent les cycles de vie et de mort. La Fantaisie durera le temps d'une éclaircie, jusqu'à ce que la pluie lave le dessin de tout personnage, nous laissant le sentiment d'avoir vécu un drôle de rêve, foisonnant, dérangeant parfois. Riche, toujours, par ses décalages et ses inventions, par les interrogations qu'il ne manque pas de susciter.  Solène Bouton, Encre de Loire, automne 2008, n°45 

Faucompré - Fantaisie printanière - Encre de Loire

Deux ans après Hunting, fishing, nature and traditions (Les Requins Marteaux), le dessinateur nantais Quentin Faucompré nous livre une nouvelle histoire sans paroles, dans la collection de bande dessinée "Flambant 9" de l'Atalante.

Gros plan sur trois mines réjouies.

Trois hommes attablés dans un jardin discutent, rient. Non loin de là, des femmes en burqa jouent à colin-maillard... Bienvenue dans un univers où des femmes voilées se voilent les yeux, où des majorettes sortent de terre en ribambelle, où des fontaines jaillissent sans prévenir. Pas un mot, donc, pour nous guider dans ce monde d'autant plus déroutant que les apparences nous en sont familières ; un monde dont le créateur traduit par un dessin des plus épurés les fruits de son imagination débordante. Et c'est bien par ces paradoxes que séduit l'ouvrage de Quentin Faucompré. Par son trait souple également, qui nous conduit d'une vignette à l'autre en toute fluidité, dans une dynamique de l'image quasi cinématographique. La narration fonctionne un peu à la manière des poupées russes... mais on ne sait jamais ce que cache celle qu'on soulève. Des couteaux, un homme ligoté...

Dans ce monde onirique, la violence côtoie des sourires béats, le jeu et la magie réinventent les cycles de vie et de mort.

La Fantaisie durera le temps d'une éclaircie, jusqu'à ce que la pluie lave le dessin de tout personnage, nous laissant le sentiment d'avoir vécu un drôle de rêve, foisonnant, dérangeant parfois. Riche, toujours, par ses décalages et ses inventions, par les interrogations qu'il ne manque pas de susciter. 

Solène Bouton, Encre de Loire, automne 2008, n°45 

Publié le 24 octobre 2008

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