Tout comme les précédents tomes de la trilogie de l'enfant démon, cet ultime opus nous régale d'un nombre incroyable de descriptions précises sans jamais sombrer comme beaucoup d'auteurs dans la redondance ou la suffisance grammaticale. Il suffit pour cela d'ouvrir la première page de ce livre pour se rendre compte à quel point l'auteur se soucie de ses lecteurs. Rien n'est donné à la légère, l'alternance entre les cadres naturels qui englobent la scène et les attitudes et attentions de chaque protagoniste forme une sorte de tout féerique qui entraîne les lecteurs au fond d'une aventure sans commune mesure. Pour une fois, le personnage central de l'œuvre est féminin, l'enfant démon. En une action qui va crescendo, Fallon prépare les lecteurs à un flot d'intrigues finement exposées. Avec un humour totalement maîtrisé et un amour pour la magie et ses contradictions, elle nous raconte une épopée profondément humaine avec ses horreurs et ses héroïsmes, en même temps qu'un préposé au rêve. L'amour n'est jamais absent de cette histoire, mais les personnages écorchés qui le croisent, l'espèrent pour le perdre, font montre d'une stupéfiante maturité, et c'est là une chose rare pour un auteur de fantasy. On frôle la mort, on appelle le suicide, la fin, puis comme une magie ancienne qui s'attache à vous on le refuse. Superbe leçon de vie, Fallon est aussi une auteure préoccupée par les questions existentielles et cette absence que rendent terribles les visages aimés qui soudain se rappellent à vous. On pense à Moorcock pour ce côté pathétique de personnages à la dérive mais sans complaisance nihiliste (qui est le grand talent de Moorcock), à Zelazny pour l'espièglerie déjantée qui parsème certains chapitres (le démon familier offert à un enfant) sans pourtant jamais sombrer dans la pure farce zelaznyenne. On ressort de cette histoire bouleversé, renversé, par une voix qui est en outre déconcertante, comme un arrachement, un dernier « jamais plus », pour faire échos à Poe. Une écriture qui rappelle Rawn, Norton ou Moon mais qui ne doit qu'à un auteur ayant suffisamment médité ses classiques pour se tailler sa propre place et installer une aussi durable réputation... Emmanuel Collot, Science Fiction Magazine, mai-juin 2009        

Fallon - Harshini - Science Fiction Magazine
Tout comme les précédents tomes de la trilogie de l'enfant démon, cet ultime opus nous régale d'un nombre incroyable de descriptions précises sans jamais sombrer comme beaucoup d'auteurs dans la redondance ou la suffisance grammaticale. Il suffit pour cela d'ouvrir la première page de ce livre pour se rendre compte à quel point l'auteur se soucie de ses lecteurs.
Rien n'est donné à la légère, l'alternance entre les cadres naturels qui englobent la scène et les attitudes et attentions de chaque protagoniste forme une sorte de tout féerique qui entraîne les lecteurs au fond d'une aventure sans commune mesure. Pour une fois, le personnage central de l'œuvre est féminin, l'enfant démon. En une action qui va crescendo, Fallon prépare les lecteurs à un flot d'intrigues finement exposées. Avec un humour totalement maîtrisé et un amour pour la magie et ses contradictions, elle nous raconte une épopée profondément humaine avec ses horreurs et ses héroïsmes, en même temps qu'un préposé au rêve. L'amour n'est jamais absent de cette histoire, mais les personnages écorchés qui le croisent, l'espèrent pour le perdre, font montre d'une stupéfiante maturité, et c'est là une chose rare pour un auteur de fantasy. On frôle la mort, on appelle le suicide, la fin, puis comme une magie ancienne qui s'attache à vous on le refuse. Superbe leçon de vie, Fallon est aussi une auteure préoccupée par les questions existentielles et cette absence que rendent terribles les visages aimés qui soudain se rappellent à vous. On pense à Moorcock pour ce côté pathétique de personnages à la dérive mais sans complaisance nihiliste (qui est le grand talent de Moorcock), à Zelazny pour l'espièglerie déjantée qui parsème certains chapitres (le démon familier offert à un enfant) sans pourtant jamais sombrer dans la pure farce zelaznyenne. On ressort de cette histoire bouleversé, renversé, par une voix qui est en outre déconcertante, comme un arrachement, un dernier « jamais plus », pour faire échos à Poe. Une écriture qui rappelle Rawn, Norton ou Moon mais qui ne doit qu'à un auteur ayant suffisamment médité ses classiques pour se tailler sa propre place et installer une aussi durable réputation...

Emmanuel Collot, Science Fiction Magazine, mai-juin 2009  
 
 
 


Publié le 8 juin 2009