Ce volume est absolument passionnant par les bouleversements et le tournant imprévu qu'il présente, déclenchant immanquablement un sentiment de frustration et une irrépressible envie de connaître dans les plus brefs délais les conséquences de tous les changements que l'auteur a, quasi diaboliquement, mis en place.

Les Chroniques de l'Imaginaire

Dorénavant, Piper Hecht est au service de l'impératrice Katrin. Cette dernière l'a nommé commandeur des Justes car l'entourage impérial aurait pu s'émouvoir de la basse extraction de celui-ci si Katrin s'était amusée à l'élever plus haut dans la hiérarchie avec un quelconque titre de noblesse dénué de fondement. En revanche elle a besoin qu'il fasse partie de sa garde rapprochée et de lui attribuer des responsabilités. L'état de santé mentale de l'impératrice est sujet à caution depuis l'abandon par son époux de la couche conjugale et du fait de sa grossesse que personne ne semble prendre pour acquise. De son côté Piper est à la torture car sans la présence à ses côtés d'Anna Mozilla, qui a décidé de demeurer à Brothe dans un environnement familier, il est sans cesse tourmenté par la compagnie de la princesse Helspeth et par les sarcasmes de Katrin parfaitement au courant de leur inclination réciproque.

On note avec satisfaction l'ampleur prise par le rôle d'Héris qui passe de jeune fille discrète, effacée à meneuse d'hommes et chef de mission d'une certaine envergure puisque son intervention s'avère capitale. Elle est étonnante de courage, de hardiesse, tout comme Lila la fille adoptive de Piper. Elles se dévoilent pleinement dans cet opus et c'est un vrai plaisir de les suivre dans leurs aventures respectives. Il en va de même de Kedle Richeut qui lors de la défense de Khaurène se révèle une combattante accomplie, précise qui met à mal l'orgueil de son époux qui lui a tendance à s'illustrer par sa lâcheté.

Ce livre, qui n'est pas le dernier de la série, est, de loin, celui qui comporte le plus de retournements et de chocs inattendus. Il est bien entendu hors de question d'en révéler plus sous peine de gâcher le suspense, cependant on peut signaler que le nombre important de disparitions laisse planer un grand mystère sur la suite des événements dans le but évident de tenir le lecteur en haleine et cela fonctionne à merveille.

On est toujours charmé par l'humour qui se dégage de cette œuvre, notamment lors des échanges verbaux de Piper, qui a bien appris à manier le sarcasme que ce soit avec Titus ou Pinkus Ghort. Il existe un langage plus relâché chez les soldats et parfois les répliques sont vraiment hilarantes.

Ce volume est absolument passionnant par les bouleversements et le tournant imprévu qu'il présente, déclenchant immanquablement un sentiment de frustration et une irrépressible envie de connaître dans les plus brefs délais les conséquences de tous les changements que l'auteur a, quasi diaboliquement, mis en place.

Sig (06/03/2012)

Publié le 23 janvier 2013