La « Saga d’Ender » et la « Saga des ombres » sont étroitement liées et forment un cycle unique présentant deux facettes d’une même histoire. En effet, Orson Scott Card publie dans les années 80 La stratégie Ender. Au départ livre unique, ce roman connaît un très grand succès amplement mérité. Nous y suivons la formation d’Ender Wiggin, arraché à sa famille et envoyé dans l’espace, dans une école militaire afin d’être formé pour affronter une mystérieuse race extraterrestre menaçant l’humanité. Il y côtoie d’autres surdoués suivant la même formation visant à faire d’eux des machines à tuer. Pitch peu original si on oublie de préciser qu’Ender et ses acolytes sont des enfants de moins de 10 ans ! Il ne s’agit pas ici de faire la chronique de La Stratégie Ender mais je ne peux m’empêcher de souligner l’originalité de ce roman surprenant et son traitement du parcours de ces enfants-soldats. Face au succès du roman, l’auteur décide quelques années plus tard de lui donner une suite qui n’en est pas tout à fait une : l’histoire des tomes 3 à 4 de la « Saga d’Ender » reprend en effet le personnage d’Ender après la fin de La Stratégie Ender mais dans une approche radicalement différente. Sans révéler la fin du premier roman, disons simplement que les actes d’Ender à la fin de La Stratégie l’entraînent dans une quête de rédemption et surtout de sens à donner à ses actes. A un premier volume tourné vers l’action et la psychologie des personnages succèdent donc trois romans plus philosophiques mais néanmoins passionnants (en particulier le tome 2, La Voix des Morts). Quel rapport avec la « Saga des ombres » ? Les deux sagas forment en fait un seul cycle nommé le « Cycle d’Ender ». Pourquoi ? Je vais vous l’expliquer ! La « Saga des ombres » prend le parti de nous narrer l’histoire de Bean, un personnage secondaire (à première vue) de La Stratégie Ender. Bean est un des camarades d’Ender à l’école militaire et est lui aussi doté de capacités intellectuelles exceptionnelles. Le premier volume de cette saga, La Stratégie de l’Ombre, propose donc au lecteur de découvrir l’histoire de La Stratégie Ender du point de vue de Bean. On revit ainsi certains épisodes connus du premier cycle en les découvrant sous un jour différent. (...) S’agit-il dès lors d’un simple copier-coller de La Stratégie Ender où l’auteur n’aurait fait que changer le nom du personnage principal ? Ma réponse est très clairement non. En effet, si une partie du roman consiste bien à nous présenter les aventures d’Ender d’un autre point de vue, le personnage de Bean est un personnage à part entière : on découvre son enfance dans les bas-fonds d’une Europe ravagée, on est intrigué par les mystères liés à sa génétique particulière et, surtout, son histoire suit ses propres enjeux liés à sa confrontation avec Achille, un autre enfant des bas-fond ayant rejoint l’école de guerre et vouant à Bean une haine mortelle pour des raisons que je n’évoquerai pas. On pourrait être tenté de penser qu’Orson Scott Card a, avec ce roman, choisi la facilité afin de renouer avec le succès d'antan de La Stratégie Ender. On ne peut nier les points communs entre les deux romans. Mais, pourquoi en faire un aspect négatif ? On prend sincèrement plaisir à retrouver Ender, Petra et les autres élèves de l’école de guerre et à nous replonger dans la formation perverse dont ils font les frais. Le style de l’auteur est toujours aussi agréable et la psychologie des personnages est présentée avec soin. On devient certain de ne pas être dans du simple « réchauffage » lorsqu’on arrive à la fin du roman et qu’on comprend où nous conduira la suite de la saga (le lecteur de La Stratégie Ender s’en sera bien sûr douté avant) : les chemins d’Ender et de Bean se séparent. Tandis qu’Ender continue sa route et entame sa quête de sens, Bean poursuit son propre chemin. (...) Quel bilan pour cette lecture ? Un roman agréable - que ce soit pour le nouveau venu dans le monde d’Ender ou pour le vétéran. On prend réellement plaisir à se replonger dans cet univers et à explorer la psychologie des personnages en présence. Ces éléments psychologiques sont d’ailleurs au cœur de l’intérêt de l’œuvre et tiendront une place encore plus grande dans les volets suivants. (...) Rendez-vous dans la prochaine chronique pour savoir ce qu’il en est de la suite ! Mathieu

Card - La stratégie de l'ombre - LegoLegitisLegimus

La « Saga d’Ender » et la « Saga des ombres » sont étroitement liées et forment un cycle unique présentant deux facettes d’une même histoire. En effet, Orson Scott Card publie dans les années 80 La stratégie Ender. Au départ livre unique, ce roman connaît un très grand succès amplement mérité. Nous y suivons la formation d’Ender Wiggin, arraché à sa famille et envoyé dans l’espace, dans une école militaire afin d’être formé pour affronter une mystérieuse race extraterrestre menaçant l’humanité. Il y côtoie d’autres surdoués suivant la même formation visant à faire d’eux des machines à tuer. Pitch peu original si on oublie de préciser qu’Ender et ses acolytes sont des enfants de moins de 10 ans ! Il ne s’agit pas ici de faire la chronique de La Stratégie Ender mais je ne peux m’empêcher de souligner l’originalité de ce roman surprenant et son traitement du parcours de ces enfants-soldats.

Face au succès du roman, l’auteur décide quelques années plus tard de lui donner une suite qui n’en est pas tout à fait une : l’histoire des tomes 3 à 4 de la « Saga d’Ender » reprend en effet le personnage d’Ender après la fin de La Stratégie Ender mais dans une approche radicalement différente. Sans révéler la fin du premier roman, disons simplement que les actes d’Ender à la fin de La Stratégie l’entraînent dans une quête de rédemption et surtout de sens à donner à ses actes. A un premier volume tourné vers l’action et la psychologie des personnages succèdent donc trois romans plus philosophiques mais néanmoins passionnants (en particulier le tome 2, La Voix des Morts). Quel rapport avec la « Saga des ombres » ? Les deux sagas forment en fait un seul cycle nommé le « Cycle d’Ender ». Pourquoi ? Je vais vous l’expliquer !

La « Saga des ombres » prend le parti de nous narrer l’histoire de Bean, un personnage secondaire (à première vue) de La Stratégie Ender. Bean est un des camarades d’Ender à l’école militaire et est lui aussi doté de capacités intellectuelles exceptionnelles. Le premier volume de cette saga, La Stratégie de l’Ombre, propose donc au lecteur de découvrir l’histoire de La Stratégie Ender du point de vue de Bean. On revit ainsi certains épisodes connus du premier cycle en les découvrant sous un jour différent.

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S’agit-il dès lors d’un simple copier-coller de La Stratégie Ender où l’auteur n’aurait fait que changer le nom du personnage principal ? Ma réponse est très clairement non. En effet, si une partie du roman consiste bien à nous présenter les aventures d’Ender d’un autre point de vue, le personnage de Bean est un personnage à part entière : on découvre son enfance dans les bas-fonds d’une Europe ravagée, on est intrigué par les mystères liés à sa génétique particulière et, surtout, son histoire suit ses propres enjeux liés à sa confrontation avec Achille, un autre enfant des bas-fond ayant rejoint l’école de guerre et vouant à Bean une haine mortelle pour des raisons que je n’évoquerai pas.

On pourrait être tenté de penser qu’Orson Scott Card a, avec ce roman, choisi la facilité afin de renouer avec le succès d'antan de La Stratégie Ender. On ne peut nier les points communs entre les deux romans. Mais, pourquoi en faire un aspect négatif ? On prend sincèrement plaisir à retrouver Ender, Petra et les autres élèves de l’école de guerre et à nous replonger dans la formation perverse dont ils font les frais. Le style de l’auteur est toujours aussi agréable et la psychologie des personnages est présentée avec soin. On devient certain de ne pas être dans du simple « réchauffage » lorsqu’on arrive à la fin du roman et qu’on comprend où nous conduira la suite de la saga (le lecteur de La Stratégie Ender s’en sera bien sûr douté avant) : les chemins d’Ender et de Bean se séparent. Tandis qu’Ender continue sa route et entame sa quête de sens, Bean poursuit son propre chemin. (...)

Quel bilan pour cette lecture ? Un roman agréable - que ce soit pour le nouveau venu dans le monde d’Ender ou pour le vétéran. On prend réellement plaisir à se replonger dans cet univers et à explorer la psychologie des personnages en présence. Ces éléments psychologiques sont d’ailleurs au cœur de l’intérêt de l’œuvre et tiendront une place encore plus grande dans les volets suivants. (...) Rendez-vous dans la prochaine chronique pour savoir ce qu’il en est de la suite !

Mathieu

Publié le 22 mars 2012