Mantone vit sur une île en autosuffisance, une île prospère où les habitants sont heureux. Ils ont tout, mais est-ce juste ? N'est-ce pas au détriment de quelqu'un d'autre ? C'est la thématique de cette histoire très courte, où l'absurde se mêle au dramatisme pour donner un ensemble poétique.
Je trouve l'absurde toujours assez délicat, ici il désarçonne pendant quelques pages, avant que nous nous sentions comme un poisson dans l'eau.
En effet Mantone se réveille dans son lit mais ne reconnaît pas son environnement. Il s'agit bien de sa maison, mais dans un état de décrépitude avancé. Alors qu'il s'aventure à l'extérieur, sur cette île qu'il aime tant, c'est la catastrophe, il découvre un paysage apocalyptique. Dans ce monde alternatif, il va faire une rencontre surprenante, qui va petit à petit lui faire prendre conscience de certaines choses, mais il va également se lier d'amitié avec cette étrange créature qui a désespérément besoin d'aide.
J'ai beaucoup aimé le sous-texte de cette histoire mais aussi son étrangeté. J'ai trouvé ça très beau et d'actualité. La dénonciation n'est pas frontale mais on comprend sans mal où veut en venir l'autrice.
Elisa Beiram a réussi à me toucher d'une manière assez peu conventionnelle, j'ai vraiment vu de la beauté dans ce récit et c'est ce qui fait qu'il m'a marqué.
J'ai donc passé un très bon moment de lecture, un court roman que je recommande aux habitués de l'étrange où encore de l'absurde.