« Sous couvert de mise en réseau, le fichage et le contrôle de tout un chacun a bel et bien commencé ; le constat n'est pas nouveau mais la démonstration est, ici, efficace. »

Galaxies

La téléphonie mobile couplée au réseau neuronal permet une communication télépathique mais favorise également l'émergence de la Cohérence, qui cherche à unir l'humanité en une seule conscience, chaque capture recevant l'implant le transformant en Upgrader au sein de milliers d'individus. Ce sont autant d'yeux et d'oreilles, qui, outre les connexions et autres usages du numériques, traquent l'organisation résistante, parmi lesquels, Christopher Kidd, jeune hacker de génie, Jeremiah Jones, la figure de proue, et ses deux enfants, Kyle et Serenity. Leur mère a été absorbée, son libre arbitre aboli dans ces consciences interconnectées. Le groupe, après une traque à travers les États-Unis, se réfugie dans Hideout, un sanctuaire à l'abri des regards grâce à des cages de Faraday. Après Black*Out et Hide*Out, ce dernier volume de la trilogie de la Cohérence livre le combat final. 

La Cohérence passe en effet à la vitesse supérieure en commercialisant le Lifehook, version soft de la Cohérence, qui permet de rester en lien avec ses amis du réseau FriendWeb. C'est la curée, notamment chez les jeunes, lesquels connaissent cependant des absences toujours plus prolongées. Le projet d'administrer un implant au président des États-Unis devrait accélérer l'invasion. Tandis que Jeremiah tente d'empêcher cette mise sous contrôle décisive, Christopher, opposé à cette action risquée, estime plus urgent de retrouver P.O.-Man, son mystérieux et insaisissable correspondant traqué par la Cohérence, probablement parce qu'il détient des informations permettant de la combattre. Reste à savoir lesquelles. Avec Serenity, Christopher se rend clandestinement en Bretagne à sa recherche.

Roman pour adolescents, Time*Out déroule une intrigue d'une simpliste limpidité, sans épargner au lecteur les doutes et les errements d'adolescents amoureux n'osant pas se déclarer. Les longueurs du récit atténuent l'impact dramatique de ce thriller mais Eschbach parvient malgré tout à captiver suffisamment pour retenir l'attention, persillant son roman de réflexions sur les dangers des technologies de l'information. Sous couvert de mise en réseau, le fichage et le contrôle de tout un chacun a bel et bien commencé ; le constat n'est pas nouveau mais la démonstration est, ici, efficace. 

Claude Ecken

Publié le 3 mars 2020