Tous les jours, dans tous les domaines, nous faisons des progrès formidables et nous nous en réjouissons bruyamment. Le savoir, bien entendu, améliore nos vies matérielles. C'est en outre un excellent divertissement. Mais nous lui prêtons des vertus libératrices qu'il n'a pas et refusons de voir ses aspects aliénants. Propagateurs de la foi dans le savoir, les intellectuels en sont aussi victimes. Les uns s'enferment dans leurs recherches ; d'autres sont prêts à tout pour acquérir auprès du public une influence. Mais acquérir une influence récompense-t-il de la rudesse des heures de travail solitaire ? Cela peut-il se faire sans compromissions excessives ? Quelle légitimité trouve-t-on là ? Être sans influence, est-ce être sans pertinence ? Didier Nordon traite donc ici avec acuité et tout le détachement que lui permet l'usage de la première personne des revers que l'explosion du savoir nous inflige. Un livre pour tous ceux que les mathématiques, la solitude, la philosophie, la méchanceté, la connerie et l'éthique intéressent.