On peut sans crainte affirmer que cette lecture procure une sensation de détente que seul les romans particulièrement accrocheurs peuvent provoquer. Il n'y a donc aucune raison valable de se priver de ce moment passionnant.

Les Chroniques de l'Imaginaire

Bahzell et Brandark sont à bord d'un bateau, le Danseur du Vent, afin de gagner le port de Belhadan. Une fois à terre, un membre de l'Ordre de Tomanãk doit venir récupérer le Champion pour le conduire au siège de l'Ordre du dieu de Lumière. Le jeune Vaijon en charge de cette délicate mission ignore que Bahzell est hradani. Aussi, la surprise est-elle de taille lorsqu'il se trouve en présence du géant dont la race a mauvaise réputation. Il dissimule à grand peine son mépris et son incompréhension car, dans son idée, un champion est de noble naissance et humain, même si toute personne capable est admise dans les rangs de Tomanãk. Bahzell, évidemment, est habitué à ce genre de réaction. Il ne peut cependant empêcher colère et déception de faire leur nid dans son esprit, surtout que la réaction de Vaijon n'est, de loin, pas la pire. Il va devoir remettre les pendules à l'heure pour acquérir le respect du à son rang . Il n'a pas d'autre choix afin de prouver qu'il n'a pas été choisi par hasard comme représentant du dieu et que son statut ne relève pas d'une plaisanterie douteuse.

Champions de Tomanãk fait suite au Serment de l'épée dans lequel on avait découvert le personnage impressionnant mais fort sympathique de Bahzell Bahnakson. Il appartient à la race hradanie caractérisée par des oreilles de renard et par le fait d'être possédée par la Rage. Autrement dit, ce sont des berserks. Il est toujours accompagné du fidèle Brandark, poète et barde à ses heures dont le sens de l'humour et la chanson créée en l'honneur des exploits de Bahzell ont de quoi rendre fou ce dernier. Il offre ce contrepoint indispensable qui permet au héros de garder la tête sur les épaules bien que Bahzell soit assez loin de la prétention.

Au fil de ses pérégrinations, il gagne de nouveaux compagnons à l'image de Vaijon d'Almerhas, jeune chevalier de bonne famille, au physique avantageux qui va devenir un des proches du hradani à la suite d'une remise en place un poil musclée de la part de Bahzell qui lui décille les yeux une bonne fois pour toute. Il fait également la connaissance de la belle Kaeritha Seldandottir, une combattante hors du commun dont le statut en étonne plus d'un étant donné qu'elle est une femme.

Cette suite est, honnêtement, une très bonne surprise puisque le premier volet semblait peu prometteur voire un peu léger. Ici, on a l'impression que le roman a atteint son rythme de croisière et on le lit avec beaucoup de plaisir. On peut facilement assimiler la sensation procurée à une discussion à bâtons rompus lors de retrouvailles entre amis. Aucun sentiment d'ennui ne vient troubler cette ambiance chaleureuse. Le climat entre les personnages est à la franche camaraderie et cela rejaillit immanquablement sur l'atmosphère générale du récit, lui offrant ainsi une couleur et une tonalité très personnelles.

Il y a toujours, en fond, cette petite touche d'humour ou de doux sarcasme, ce qui est une marque distinctive, que cela provienne des protagonistes ou de l'écriture de l'auteur. On traverse des descriptions précises de paysages ou de physiques, de précieuses explications concernant la politique de chaque peuple ou encore l'évolution des différentes races en présence (hradanie, humaine, naine ou encore elfique). L'entourage de Bahzell s'est étoffé et, même s'il reste le point central de l'histoire, l'environnement est, à présent, suffisamment riche, fouillé et complexe pour atténuer son écrasante présence.

Pour conclure, on peut sans crainte affirmer que cette lecture procure une sensation de détente que seul les romans particulièrement accrocheurs peuvent provoquer. Il n'y a donc aucune raison valable de se priver de ce moment passionnant, d'autant plus si les premières aventures vous avaient laissé sur votre faim.

Sig (03/05/2012)

Publié le 23 janvier 2013