Il y a beaucoup de plaisir à lire ce genre de roman, nous savons ce qui va se passer et nous sommes ravis de la façon dont c’est raconté.

Au champ du déshonneur - Dailypassions

L’héroïne de ce roman est Honor Harrington et ce n’est pas sa première « aventure ». Mais qu’importe, ce que vous avez entre les mains peut se lire sans avoir lu les épisodes précédents. Et cela parce que l’auteur insère avec subtilité les informations qui peuvent faire défaut au lecteur.

Les amateurs de films où des cours martiales cherchent à punir des inconséquents vont se réjouir. Weber nous plonge dans la société manticorienne gouvernée par une reine et deux chambres. Une société où le pouvoir conféré par la naissance autorise beaucoup de choses. Ainsi le Capitaine de vaisseau Honor Harrington, qui a eu une conduite héroïque et intelligente lors de la dernière attaque des Havriens, est en butte depuis longtemps à la suffisance de Lord Pavel Young qui a fait preuve d’une singulière lâcheté lors de l’attaque havrienne. Pour des raisons politiques, la cour martiale ne condamne pas vraiment Lord Young. Pour des raisons politiques et techniques, Honor Harrington est un peu écartée, le temps que le navire qu’elle commande soit réparé… Mais Lord Pavel poursuit son harcèlement et va même trop loin. Honor peut compter sur ses amis – politiques et militaires -, mais c’est elle qui, contre vents et marées, rétablira sa dignité.

Raconté ainsi cela peut paraître simpliste. C’est peut-être plus simplement banal mais c’est écrit, construit en finesse pour que le lecteur pose le moins longtemps, le moins souvent possible, son livre. Tout le protocole, les oppositions de protocoles entre la capitale et la province, permettent d’affiner les portraits des personnages ainsi que leurs états d’âmes – pour ce qui est des « gentils », les rendre sympathiques (la reine a par exemple un petit côté « bourgeois » qui la rend « humaine »). Il y a beaucoup de plaisir à lire ce genre de roman, nous savons ce qui va se passer et nous sommes ravis de la façon dont c’est raconté. Cela me fait penser à ces films étatsuniens dans lesquels l’avocat de la défense énerve son confrère de l’accusation et le fait sortir de ses gonds…

Bonne lecture.

Noé Gaillard

Publié le 7 août 2018

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