Préparez-vous pour une plongée dans le monde des stars hollywoodiennes façon Nghi Vo ! Vous avez aimé les 7 maris d'Evelyn Hugo ? La Reine Sirène va vous enchanter, en oscillant avec une mystérieuse élégance entre la dure réalité des années 30 pour une femme asiatique queer et le surnaturel presque féerique qui ornent ce one-shot passionnant.
Pour pénétrer dans la salle de projection de son cinéma de quartier avec sa petite sœur, Luli Wei va sacrifier 2cm de ses cheveux à la réceptionniste. Le visionnage de Roméo et Juliette va changer sa vie : elle décide de devenir une star de cinéma. Et pour obtenir ce statut magique qui rend immortel, elle est prête à abandonner son humanité. Les réalisateurs, producteurs et autres acteur/ices sont de terribles magicien.es, presque des dieux dotés de terrifiants pouvoirs, et peuvent vous offrir une faveur en échange de votre sang ou d’années de vie…
La Reine Sirène c’est une ambiance fascinante et cynique, emprunte de magie étrange, presque irréelle, comme si le monde oscillait entre une métaphore et une véritable enchantement, à la frontière entre le surnaturel et le féérique.
Les dirigeants des studios, ces quasi-dieux, décident presque de votre destin, peuvent mutiler votre corps, prendre votre âme en échange de vos rêves.
Nghi Vo met en scène la cruauté des hommes qui exploitent les autres, leurs espoirs, et n’hésitent jamais à les brutaliser.
J’ai été touchée par ce portrait d’une protagoniste qui ne lâche rien, ses amours contrariées mais surtout j’ai adoré être toujours un pied dans le monde “réel” avec des éléments magiques intégrés avec un tel naturel.
C’est une lettre d’amour au cinéma qui n’hésite pas à écorcher le monde du show-business (encore le cinéma et les Sirènes comme dans Visqueuse de Morgane Caussarieu, la coïncidence est troublante !)
Nigh Vo nous prouve une fois encore qu’elle peut nous enchanter et nous faire rêver à une étoile à notre nom qui nous rendra immortel.le.