Un personnage que l'on devine n'être ni tout à fait l'auteur ni tout à fait un autre se livre au périlleux exercice de l'autoportrait. Normalement déprimé, parfois cynique, quelquefois pitoyable – par exemple dans ses pathétiques vraies-fausses tentatives de suicides – l'homme, Marc Villard, nous entraîne dans son quotidien de père de famille mangeur de Prozac, dans les couloirs de son entreprise (près du distributeur de sucreries), sur ses lieux de vacances… Vingt-neuf nouvelles comme autant de joyaux qui, finalement, nous racontent aussi nos vies, nos émois, nos doutes, nos lâchetés et nos compromissions. Des textes sensibles, drôles, cruels, acérés, subtils. Et quel style… Formidable ! Ce recueil de nouvelles est tout simplement splendide, comme l'étaient déjà chez le même éditeur J'aurais voulu être un type bien et Un jour je serai latin lover. Ce troisième tome dans la même veine d'autodérision est aussi fort que les deux précédents. Économe en mots qu'il cisèle et choisit à merveille, désespérément drôle dans sa façon de mettre en scène ces petits riens qui font l'essentiel, Marc Villard est sans doute le meilleur auteur de nouvelles français. Une réputation qu'on lui concède volontiers dans le milieu du polar (lire aussi le sublime et très noir Rouge est ma couleur chez Rivages) mais qu'il n'a pas encore auprès du grand public, ce qui est profondément injuste au regard de l'immense talent dont il fait preuve. À lire séance tenante. Bruno Ménard

Villard - Bonjour, je suis ton nouvel ami - B. Ménard

Un personnage que l'on devine n'être ni tout à fait l'auteur ni tout à fait un autre se livre au périlleux exercice de l'autoportrait. Normalement déprimé, parfois cynique, quelquefois pitoyable – par exemple dans ses pathétiques vraies-fausses tentatives de suicides – l'homme, Marc Villard, nous entraîne dans son quotidien de père de famille mangeur de Prozac, dans les couloirs de son entreprise (près du distributeur de sucreries), sur ses lieux de vacances… Vingt-neuf nouvelles comme autant de joyaux qui, finalement, nous racontent aussi nos vies, nos émois, nos doutes, nos lâchetés et nos compromissions. Des textes sensibles, drôles, cruels, acérés, subtils. Et quel style… Formidable ! Ce recueil de nouvelles est tout simplement splendide, comme l'étaient déjà chez le même éditeur J'aurais voulu être un type bien et Un jour je serai latin lover. Ce troisième tome dans la même veine d'autodérision est aussi fort que les deux précédents. Économe en mots qu'il cisèle et choisit à merveille, désespérément drôle dans sa façon de mettre en scène ces petits riens qui font l'essentiel, Marc Villard est sans doute le meilleur auteur de nouvelles français. Une réputation qu'on lui concède volontiers dans le milieu du polar (lire aussi le sublime et très noir Rouge est ma couleur chez Rivages) mais qu'il n'a pas encore auprès du grand public, ce qui est profondément injuste au regard de l'immense talent dont il fait preuve. À lire séance tenante.

Bruno Ménard

Publié le 20 mai 2008