« Comment exprimer et rendre palpable cette furieuse envie de jouer comme un enfant qui ne nous lâche jamais, même à l’article de la mort ? » écrit Serge Valletti en 2000, en commençant l’écriture de la pièce, dans laquelle Monsieur Armand, joueur obscur du Junior olympique de Marseille, sauve la vie du plus grand footballeur brésilien, Manoel Francisco dos Santos, dit Garrincha, en refusant de l’affronter au stade Vélodrome en juin 1955. « Allez, trente centimètres. (…) Vous avez déjà vu passer quelqu’un dans trente centimètres, vous ? Alors qu’il a un boulevard à sa gauche ? Même un type qui a bâti toute sa réputation sur le fait qu’il passait toujours à droite ? Alors forcément vous vous sentez d’une sûreté telle à ce stade (c’est le mot ! ) de la démonstration que séance tenante vous plongez inexorablement vers votre droite. Avec l’assurance du plongeur de grands fonds. Et quand vous êtes dans l’amorce de l’atterrissage vainqueur, notre ami d’un léger frottement de l’intérieur, à présent, du même pied gauche fait repartir le ballon vers sa droite. Vers votre gauche ! Vers l’endroit où il passe toujours ! Vous le saviez pourtant ! On vous l’a pas répété au moins cinquante mille fois ! Il passe toujours à droite ! Alerte toute ! Vous essayez de vous rétablir… Mais c’est trop tard. (…) Voilà comment il était, Mané ! Garrincha ! Voilà comment il était, Mané ! Il passait toujours à droite ! Garrincha ! Toujours ! À droite ! Merde ! Vous le saviez pourtant ! »

Valletti - Monsieur Armand dit Garrincha - Nouveaux regards

« Comment exprimer et rendre palpable cette furieuse envie de jouer comme un enfant qui ne nous lâche jamais, même à l’article de la mort ? » écrit Serge Valletti en 2000, en commençant l’écriture de la pièce, dans laquelle Monsieur Armand, joueur obscur du Junior olympique de Marseille, sauve la vie du plus grand footballeur brésilien, Manoel Francisco dos Santos, dit Garrincha, en refusant de l’affronter au stade Vélodrome en juin 1955.

« Allez, trente centimètres. (…) Vous avez déjà vu passer quelqu’un dans trente centimètres, vous ? Alors qu’il a un boulevard à sa gauche ? Même un type qui a bâti toute sa réputation sur le fait qu’il passait toujours à droite ? Alors forcément vous vous sentez d’une sûreté telle à ce stade (c’est le mot ! ) de la démonstration que séance tenante vous plongez inexorablement vers votre droite. Avec l’assurance du plongeur de grands fonds. Et quand vous êtes dans l’amorce de l’atterrissage vainqueur, notre ami d’un léger frottement de l’intérieur, à présent, du même pied gauche fait repartir le ballon vers sa droite.

Vers votre gauche ! Vers l’endroit où il passe toujours ! Vous le saviez pourtant ! On vous l’a pas répété au moins cinquante mille fois ! Il passe toujours à droite ! Alerte toute ! Vous essayez de vous rétablir… Mais c’est trop tard. (…) Voilà comment il était, Mané ! Garrincha ! Voilà comment il était, Mané ! Il passait toujours à droite ! Garrincha ! Toujours ! À droite ! Merde ! Vous le saviez pourtant ! »

Publié le 7 juillet 2010