Vous avez compris, Valletti replace Aristophane dans notre monde. Un exercice à haut risque dont il s’acquitte avec brio.

Valetti - Idées fumantes suivi de Les Marseillais - Daily Books

Vous avez compris, Valletti replace Aristophane dans notre monde. Un exercice à haut risque dont il s’acquitte avec brio. La difficulté est double à mon sens. D’abord trouver un équivalent pour ce qui est de l’action et ensuite inventer ou copier un langage qui serve l’idée. Les nuées deviennent donc des fumées – fumeuses et fumantes – utiles à cacher de l’escroquerie, à séduire le gogo. Et monsieur Latoupie ruiné par son fils joueur invétéré veut trouver le moyen de donner toujours raison même quand on a tort. Et il envoie son fils étudier auprès de monsieur Socrate. Les cavaliers étaient les citoyens capables de se payer un cheval, les bourgeois de l’époque si vous préférez. Et Serge Valletti en fait des petits commerçants, des bourgeois marseillais qui cherchent un responsable pour le défendre auprès de Madame Marseille. Ainsi l’éducation d’une part et la réputation de la bonne ville de Marseille en prennent pour leur grade. C’est subtilement grinçant, délicieusement « vulgaire » et tellement crédible. Parce qu’il y a le ton, c’est-à-dire les jurons, les expressions typique de Marseille que l’on entend chanter en lisant. Ce parler populaire qui brode les évidences comme les gros mensonges et vous contraint d’y croire.

Il ne vous reste plus qu’à trouver en quel lieu près de chez vous se donnent les représentations ou à réclamer qu’elles soient aux programmes à venir.

Bonne soirée.

Noé Gaillard - 15 avril 2015

Publié le 16 avril 2015