Interview d'Olivier Paquet

Paquet Olivier - Structura Maxima - Interview ActuSF
 ActuSF : Structura Maxima est réédité en juin aux éditions l’Atalante. Quel regard portez-vous aujourd’hui sur ce roman, publié pour la première fois il y a douze ans ? Avez-vous fait des changements sur le texte pour cette réédition ?
 
Olivier Paquet : Je suis content de cette réédition, parce qu’elle me ramène au souvenir de Jacques Chambon, le directeur de la collection Imagine, chez Flammarion. Redonner vie à ce projet, c’est aussi lui rendre hommage. En plus, ce qui est toujours intéressant dans un premier roman, c’est le côté inconscient de la démarche : « Ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait  » disait Marc Twain. Beaucoup de premiers romans ont ce côté foutraque indispensable.
 
Retravailler un texte demande de conserver une part d’indulgence. Je ne suis plus la même personne, mes centres d’intérêt se sont déplacés, et sans doute que j’insisterais désormais sur d’autres aspects. Cependant, ce roman a été apprécié, et j’ai toujours le livre d’or des lecteurs du prix Imaginales des lycéens obtenu en 2004. Changer tout, ce serait désobligeant pour ces lecteurs, comme une manière de nier leur plaisir de lecture.
 
Alors, si je n’ai pas modifié l’essentiel de l’histoire, j’ai procédé à deux changements importants. En 2002, je n’étais jamais allé en Italie, j’ai donc passé quelques jours à Rome pour m’imprégner de l’atmosphère, pour donner un parfum italien plus marqué même si je ne pouvais pas trop développer. Ensuite, j’ai « mis à jour » le style. J’écris en écoutant mes phrases, et ça provoquait parfois un rythme de respiration. Vu la nature dialectique du monde de Structura Maxima, ce n’était pas un handicap, mais j’ai profité de la réédition pour chasser tous ces tics, pour épurer encore.

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ActuSF : Y aura-t-il une suite ou d’autres romans qui s’inscriront dans l’univers de Structura Maxima ?
 
Olivier Paquet : En rééditant Structura Maxima, je clos une sorte de cycle. Dans le premier tome du Melkine, sur le vaisseau-université, un cours d’histoire mentionne les dômes, comme celui de la Structure, mais aussi le temps des cités que l’on voit dans les Loups de Prague. Tous ces romans, jusqu’au Melkine, traitent de thématiques proches. A chaque fois, c’est l’évolution des sociétés et des cultures qui est en jeu. Parfois la politique y est très présente, comme dans Structura Maxima, parfois elle y est absente, comme dans les Loups de Prague, ou bien elle est protéiforme ou latente comme dans le Melkine. J’ai un peu terminé pour l’instant avec ces questions.
 
Mon prochain roman part dans une toute autre direction, même si on retrouve des parentés, je m’attache cette fois au vivant, à la complexité du vivant à travers les intelligences artificielles et les bio-technologies ou le transhumanisme, mais on y trouvera toujours le même goût pour le récit et la grande aventure, dans une Europe qui cherche à renouer avec le futur.
 
ActuSF : Où vos lecteurs pourront vous trouver prochainement en dédicaces ?
 
Olivier Paquet : A partir de la rentrée, deux rendez-vous importants sont prévus. Le premier, c’est les Intergalactiques à Lyon en octobre, dont le thème est le temps, et cela me permettra de parler de Structura Maxima à cette occasion. Le deuxième, ce sont les Utopiales en novembre, à Nantes.
 
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Publié le 26 août 2015