Après quelques courts mois d'attente, la suite du Melkine arrive en librairie et nous permet donc de retrouver cet univers de
space opera où le contrôle de la galaxie semble passer par la
domination des médias, mais surtout par la manière de les utiliser. À
l'influence des fréquences s'opposait le Melkine, un vaisseau école
cherchant à détruire les conditionnements culturels de leurs élèves
pour mieux les intégrer dans les mondes.
L'univers a changé et
Banquise n'est plus là seule Fréquence à essayer de conquérir
l'univers. Face à la Technoprophète se trouve Ismaël, un ancien élève
du Melkine en quête de vengeance, oppose une fréquence nommée
Crépuscule à sa rivale. Au milieu d'une bataille qui n'a pas encore
commencé, d'anciens élèves commencent à apercevoir les conséquences de
cette guerre tandis que d'autres cherchent juste à vivre leur vie.
C'est
ainsi sur Giverne que se sont installés Théo et Myriam, le premier
essaie de découvrir le secret des arbres de verre poussant sur cette
planète tout en continuant de rêver à l'espace tandis que son épouse
s'occupe de leurs enfants et essaie de maintenir une cohésion familiale. Loin
des conflits qui occupent le reste de l'univers, ils s'apprêtent
pourtant tout deux à plonger dedans avec la visite de leur ancien
camarade de classe.
Le titre annonce la couleur et raconte une mort
qui sera aussi métaphorique que physique à travers les destins de
plusieurs personnages un peu partout à travers la galaxie et plus
principalement sur Giverne. À travers les yeux d'anciens du Melkine, on
découvrira ainsi les effets néfastes des fréquences, la manière dont
elles peuvent supprimer les conditionnements culturels en ne proposant
parfois rien pour les remplacer.
Dans ce second tome, on perd en
réflexion et l'on gagne en émotion. D'adolescents en pleine
construction, on passe à des adultes qui se cherchent ou cherchent un
idéal qui n'est souvent qu'un doux rêve. C'est qu'il reste beaucoup à
apprendre à certains anciens du Melkine et plus particulièrement à
Ismaël, car devenu le Cheik noir, le dirigeant d'une des principales
fréquences, il est aussi celui qui n'a pas pu terminer ses études.
Le
roman propose ainsi un grand nombre de passages émouvants et
tragiques. Cette guerre entre médias fait beaucoup de victimes
puisqu'un clan comme l'autre n'hésite pas à utiliser des méthodes
militaires pour conquérir de nouvelles planètes et imposer leur vision
du monde. Derrière ces victimes physiques, ce sont aussi des cultures
et des conditionnements qui meurent et réduisent à néant les espoirs du
Melkine de construire une société meilleure.
En opposant médias et
éducation, La Mort du Melkine livre une analyse pertinente de notre
société et de son rapport à la culture tout en utilisant les
caractéristiques du space opera que ce soit dans les planètes visitées
ou dans quelques batailles spatiales. […]
Note : 8/10
Stegg