Comme les textes précédents de l'autrice, cette histoire imaginative est bien écrite, et plaira sans doute à tous ceux et toutes celles qui cherchent une aventure haletante dans une ambiance évoquant de loin la forêt noire de Tolkien.

Comme l'exigeait la forêt - Chroniques de l'imaginaire
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Quand Véris Ronce apprend pourquoi le tyran l'a convoquée, elle désespère. En effet, il l'a chargée d'entrer dans les bois du Nord pour y récupérer ses enfants, qui y sont entrés en pleine nuit, faute de quoi son village sera brûlé. Or, c'est une tâche impossible, tout le monde sait qu'il ne faut pas, jamais, entrer dans les bois du Nord. Mais apparemment, personne n'a pris la peine d'en informer le tyran, ni a fortiori ses enfants.

En fait, Véris est la seule personne à en être ressortie après y être entrée. Mais si elle l'a fait une fois, cela ne veut pas dire qu'elle est prête à le refaire. Peu importe, car elle n'a pas le choix. Il ne lui reste plus qu'à se fier à ses pauvres magies pour retrouver les enfants et les ramener.

Premee Mohamed est une excellente conteuse. L'atmosphère lourde du château, ainsi que celle de la forêt, dans un autre genre, est bien mise en relief par l'amour évident qui circule entre Véris et ce qui lui reste de famille. Ses personnages sont crédibles, y compris les enfants, ce qui n'est pas le plus facile à rendre. Les créatures de cette forêt, dont aucune n'est ce qu'elle semble, et qui ne sont pas tendres les unes avec les autres, contribuent à donner à l'histoire un ton gothique, très sombre.

Pourtant, l'autrice fait passer l'idée que la créature la plus dangereuse n'est autre que le père des enfants, le tyran et conquérant sans pitié qui a fait de Véris une orpheline, ce qui rendrait pour le moins ambigu son désir de les sauver, si la vie des siens ne dépendait de la leur. L'interrogation morale sur la responsabilité sous-tend ce court roman : enfants d'un "monstre", les petits sont-ils coupables par association ?

Le rythme est soutenu, rendant bien l'urgence éprouvée par les personnages principaux qui doivent sortir de la forêt au plus tôt, puisqu'ils n'ont que vingt-quatre heures pour le faire, mais ne peuvent courir qu'en cas d'extrême urgence.

Comme les textes précédents de l'autrice, cette histoire imaginative est bien écrite, et plaira sans doute à tous ceux et toutes celles qui cherchent une aventure haletante dans une ambiance évoquant de loin la forêt noire de Tolkien.

Publié le 11 juin 2025

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