Il faut dire que son écriture est vraiment belle.

Ce qui se dit par la montagne - Les Blablas de Tachan
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Avec une couverture toujours inspirée, reflétant la force et la poésie du contenu de ce deuxième volet, nous entrons encore un peu plus dans le vif du projet de Premee Mohamed.

Autrice vraiment intéressante, j’aime la façon dont elle manie le post-apo pour le tordre et le faire correspondre à ses idéaux et surtout à sa plume intime qui vient fouailler âme humaine et âme de la nature, chacune malmenée mais chacune promise au projet philosophique de son héroïne.

Nous avions quitté Reid alors qu’elle partait de chez elle pour rejoindre les dômes, ces cocons où la technologie a toujours cours et où elle espérait trouver un remède à son parasitisme mais aussi de l’aide pour son peuple. J’ai à nouveau été frappée par les idées qui vont se dégager de cette rencontre, dont l’écriture, elle, ne m’a pas totalement séduite. [...]

J’ai cependant, [...] beaucoup aimé les nouvelles pistes de l’intrigue. Quoique classique pour du post-apo, je trouve toujours intéressant, surtout avec une plume aussi belle que celle de Premee, de pointer du doigts les ravages de l’homme sur la nature et sa responsabilité, cette même responsabilité pour réparer et aider son prochain quand on est privilégié, le tout avec des pointes bien senties toujours sur ce parasitisme et la recherche faite dessus, mais aussi sur l’éthique et la science. Beaucoup de sujet pour peu de pages et des écrits qui font mouche.

Il faut dire que son écriture est vraiment belle. Quand elle décrit la nature traversée par Reid, cela se gorge de toutes ses références de biologiste spécialisée en préservation de l’environnement ; quand elle évoque la relation de son héroïne avec son parasite aussi, de même que la façon dont il colonise les corps ; ou quand elle relate cette vie en vase clos des habitants des dômes et les ravages psychologiques sur eux ; sans oublier les sentiments de son héroïne vis-à-vis de ses camarades, de l’un d’eux en particulier ou de sa mère qu’elle a laissé derrière. Premee Mohamed a une plume qui me touche.

Envie de reconstruire un monde meilleur après les ravages de l’homme, on sent que ce ne sera pas une voie facile. Reprenant des tropes connus des post-apo, l’autrice les sublime sous sa plume sensible, quoique un peu rapide ici pour développer pleinement le nouveau cadre de son intrigue, mais avec toujours une belle intensité et des idéaux en lesquels elle croit. Oui, il faut aider les autres. Oui, il faut prendre soin de la nature. Cela paraît simple, évident, et pourtant… Alors j’aime que des titres de SF, notamment ceux avec une plume aussi belle qu’ici, en parlent aussi efficacement. C’est entêtant mais nécessaire.

Publié le 20 mai 2025

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