Auteur renommé qui officie depuis plus de 40 ans dans la littérature de l’imaginaire, réputé pour ses univers de fantasy historique, Guy Gavriel Kay fait partie de ces incontournables que je n’avais pas encore pris le temps de découvrir. L’occasion est idéale : sa première trilogie figure parmi les titres de lancement de la nouvelle collection poche des éditions L’Atalante, Neptune !
Partie pour un grand classique de l’heroic fantasy des années 80, j’ai été surprise d’être emmenée dès les premières pages dans les couloirs de l’université de Toronto, auprès de Kimberley, Kevin, Jennifer et compagnie… Mais cette entrée en matière surprenante laisse finalement place à un voyage par-delà les mondes, jusqu’à l’univers de Fionavar. J’ai adoré découvrir ce que ce premier tome nous en laisse entrevoir : la profondeur, les royaumes et les peuples, et les multiples références à l’œuvre de Tolkien, tantôt délicieusement subtiles, tantôt plus qu’évidentes, et toujours agréables à dénicher.
De même que la mise en place déconcertante de l’intrigue, il m’a fallu un léger temps d’adaptation à la narration assez directe de l’auteur, toute en faits et actions, moins en sensibilité par rapport à ce que l’on trouve davantage aujourd’hui : c’est intéressant de constater que les tendances du genre ont évolué là aussi ! Quoi qu’il en soit, au bout de quelques dizaines de pages à peine, j’ai été complètement happée par l’intrigue, embarquée par les personnages, touchée par les thématiques abordées.
Au-delà d’enjeux grandioses et captivants que ce premier tome ne fait pourtant qu’effleurer, ce sont effectivement les thèmes tissés dans le récit qui en font, je trouve, sa force. Auprès de ces protagonistes propulsés dans un monde nouveau, l’auteur aborde les questions du pouvoir, de l’ambition et du choix moral. Il évoque notre rapport au changement, à l’inconnu, il parle magnifiquement du deuil et de la culpabilité… À la fin de ce premier tome, j’étais complètement happée par les événements, pleinement investie par cette quête contre le Mal dont j’ai si cruellement envie de découvrir la suite !
À la hauteur de sa nouvelle couverture étincelante, ce premier tome s’avère plus que convaincant : ce fut une première expérience réussie pour moi avec Guy Gavriel Kay ! Et si j’ai hâte d’avoir le fin mot de cette épopée de Fionavar, je suis encore plus curieuse de découvrir son travail en fantasy historique.