Un roman plein d’humour, et plus encore pour qui s’est jamais attaché aux jeux de rôle. De quoi passer un bon moment en découvrant un personnage plus attachant qu’on n’a coutume de l’attendre d’un gobelin. Pour les jeunes et ceux qui se souviennent de l’avoir été, donc.

Hines - Le graal du gobelin - Les vagabonds du rêve
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Où l’on découvre que, jusque dans le monde souterrain, chez les gobelins eux-mêmes, il suffit d’être un peu plus faible et plus maladroit pour se faire harceler par de plus forts-en-gueule.
C’est ainsi que Jig est encore de corvée de gadouille à un âge où ses camarades sont déjà des guerriers. Ce n’est pas la pire des situations au fond. Et puis, il a Titache, après tout, une araignée de compagnie qui, s’enflammant au moindre danger, lui évite bien des avanies. Pas toutes, hélas, puisque, non content des brimades habituelles, cette brute de Porak a décidé cette fois de l’emmener en patrouille. Jig va vite comprendre qu’il s’agit en fait de l’envoyer, lui, inspecter les galeries, pendant que les autres joueront tranquillement aux dés.
À circuler ainsi hors de ses propres tunnels, il y a bien du danger. Au plus près déjà, les hobgobelins tellement plus grands et plus forts. Les Poissons-lézards aussi, mais ils restent cantonnés à leur lac et sont donc facilement évitables. Très certainement, beaucoup d’autres créatures plus redoutables encore. Mais qui dit tunnels dit aussi aventuriers et, dans ces tunnels-ci, tout donjons-&-dragonnesques, il aurait fallu à Jig une chance inouïe pour leur échapper.
Sa connaissance (réelle) du monde souterrain, et la connaissance (hypothétique) que lui en prêteront les aventuriers rencontrés lui sauvera donc la vie puisqu’il sera embarqué d’office comme guide.
Voilà donc Jig parti en quête d’un artefact magique aux côtés d’un prince-guerrier, fort et vaniteux, et de son frère, un mage redoutable, accompagnés de leur tuteur, un nain non moins fort mais plus sagace, prêtre de Forgemonde. Une elfe, aussi, qui ne les suit pas de gaîté de cœur mais pour éviter la prison ou pire. Qui se soucierait, en effet, d’affronter des ogres, des dragons ou autres horreurs ?
Mais c’est le prix pour devenir un héros – et, à sa manière, Jig pourrait bien en être un – et, accessoirement, pour acquérir des lunettes d’autant plus précieuses que l’on est bien myope.
Un roman plein d’humour, et plus encore pour qui s’est jamais attaché aux jeux de rôle. De quoi passer un bon moment en découvrant un personnage plus attachant qu’on n’a coutume de l’attendre d’un gobelin. Pour les jeunes et ceux qui se souviennent de l’avoir été, donc.
 
Hélène Marchetto - Les vagabonds du rêve
Publié le 27 février 2017

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