La visée de ce roman est clairement de distraire et d'amuser le lecteur, et ce but est atteint. Il serait dommage de bouder son plaisir !

Les Chroniques de l'imaginaire

Edwin Drood n'a jamais su obéir et résiste à toute tentative d'enrégimentation, c'est pourquoi il a quitté le manoir familial dès que possible. Cela ne l'empêche pourtant pas d'être un agent de terrain pour sa Famille depuis dix ans, et un excellent agent, même, un bon petit soldat dans la guerre millénaire que mène la Famille Drood aux forces des ténèbres qui menacent l'humanité sans défense. Eddie fait ce qu'il fait, le mieux possible, parce qu'il croit dur comme fer à ce qu'on lui a appris : que la Famille existe pour protéger l'humanité.

Depuis dix ans, toutefois, il n'est pas retourné au manoir, et il est à la fois contrarié et inquiet quand il y est convoqué. Et en effet la matriarche, sa grand-mère Martha, l'y charge d'une mission très importante. Si importante que toutes les forces de l'enfer semblent s'être liguées pour l'empêcher de l'accomplir. Et la récompense qu'il a de sa victoire, c'est d'apprendre qu'il est considéré comme un renégat, lisez : comme un gibier, pour tous les membres de sa Famille.

Ce roman mêle de façon jubilatoire les poncifs les plus éculés de la SF (l'alien d'outre-espace), de la fantasy, avec par exemple un joli "clin d'oeil à rebours" à J.R.R. Tolkien (la flèche elfique "qui reste dans la blessure" à la manière d'un poignard de Morgul !) et du fantastique (le fantôme familial), bien sûr en les retournant, les adaptant, etc. Cela n'en fait pas une oeuvre facile à classer, mais c'est un pur bonheur à lire. L'histoire est échevelée, dans la plus grande tradition du roman d'aventures, ou du roman d'espionnage, auquel elle emprunte maints détails aussi drôles que facilement reconnaissables ("Mon nom est Bond.").

Bien sûr, les personnages ne sont pas des plus fouillés..., mais la visée de ce roman est clairement de distraire et d'amuser le lecteur, et ce but est atteint. Il serait dommage de bouder son plaisir !

Mureliane (21/04/2008)

Publié le 29 janvier 2013