C. Mesplède

Février 1936, le Front populaire accède au pouvoir en Espagne. L'avocat barcelonais Fernando Samper, emprisonné par l'Ancien Régime pour avoir combattu les armes à la main, est libéré. Comme son employeur et ami, le progressiste Francesco Peiro, vient de mourir, il se trouve sans travail et accepte d'être embauché par le vieux financier Rusiñol pour défendre les intérêts de sa banque. Mais les événements se précipitent. Franco et les militaires qui soutiennent les Nationalistes déclenchent la guerre civile. Samper doit partir pour le front avec l'éboueur Alberto Ochando et González Conde, un modeste employé de bureau qui grimpera vite dans la hiérarchie militaire pour devenir un meneur d'hommes redoutable. D'autres, plus malins, n'ont pas pris part à ce terrible conflit. Ils se contentent d'en attendre l'issue, cachés autour de Barcelone ou en exil à l'étranger avec l'espoir que les affaires vont reprendre. Comme Los Símbolos ou Soldados, Los Napoleones s'inscrit dans un cycle historique consacré à Barcelone, la ville natale du romancier. Écrit en 1964, mais publié seulement en 1977, cette passionnante saga, illustrée par quelques magnifiques portraits de femmes et les destins croisés de divers personnages des deux camps, met en évidence l'itinéraire de ceux que l'auteur appelle « Los Napoleones », des affairistes qui traversent chaque époque et chaque régime avec la réussite financière comme unique credo.

Claude Mesplède

Publié le 8 février 2008