Vers les ténèbres est le second roman de Andrei Dyakov et celui-ci se déroule aussi dans l’univers créé par Dmitry Glukhovsky, celui de Metro 2033 dont il est le seizième roman. Il est la suite de Vers la Lumière que j’avais chroniqué et beaucoup aimé l’année dernière. Comme c’est une suite, on va éviter d’être spoilant pour le synopsis. On retrouve Gleb et Taran déjà les héros du précédant tome quelques temps après les événements qui y sont décrits pour une course contre la montre dans le métro et une enquête qui les mèneront à des secrets qui auraient mieux fait de rester inconnus. Je peux difficilement faire mieux sans spoiler… L’auteur balance la sauce de manière assez brutale dès le premier chapitre pour déclencher les événements. Et comme cela ne lui suffisait pas il va en rajouter une couche assez vite, des fois que ses personnages ne seraient pas assez motivés, afin que les héros partent à l’aventure avec un but précis. On sent le découpage du roman en trois parties et l’accent est clairement mis sur un rythme soutenu avec le sentiment d’urgence qui anime le personnage central de cette partie. On est lancé comme une locomotive qui va nous permettre de terminer le bouquin par simple inertie de cette partie couplée à des révélations qui ont le mérite de nous surprendre un peu. Mais il y a une chose qui m’a un peu perturbé, l’ombre de Metro 2034 plane sur l’histoire, sur cette seconde partie précisément. Je n’ai pas pu m’empêcher de remarquer des similitudes notamment sur les personnages. Ce n’est peut-être que l’imagination de mon cerveau malade mais « l’hommage » me semble un petit peu trop marqué. On est ravi de voir que nos personnages ont évolué avec un Taran qui renforce sa position de figure paternelle envers Gleb, qui lui en profite pour faire son petit voyage initiatique de l’adolescence. Niveau ambiance, l’auteur a décider de placer la majorité de son action dans le métro et les souterrains alors qu’ils s’essayait à l’air libre précédemment. On est donc plus confiné, mais niveau sensations de danger et d’oppression dans les couloirs du métro ce n’est pas encore ça. Le métro de Saint Petersbourg semble beaucoup moins hostile que l’extérieur ou que celui du Moscou de Glukhovsky, mais ça permet aussi de mettre des menaces moins fantaisistes en face des protagonistes. Un gros avantage puisqu’il se débarrasse ainsi d’un des points noirs qui émaillaient le précédent et les autres Metro, sa chronologie des événements passés farfelus avec ses mutations de faune folles. On sent une certaine fascination pour les bunkers planqués sous le métro, même si ces bunkers sont réels notamment à Moscou (apparemment le Bunker 42 est même ouvert au public), c’est le fantasme de cités isolés qui seraient capables de fonctionner en autarcie qui prend vie dans les quatre romans parus sur l’univers de Metro, une sorte de paradis réservé à l’élite. La Guerre Froide a l’air d’avoir laissé une sacrée empreinte indélébile sur la Russie. Qui d’autres que Denis E. Savine pouvait se voir conférer la lourde tâche de traduire et d’adapter un nouveau roman dans l’univers du Metro ? Ce qui n’est pas une mince affaire, le lecteur étant aidé régulièrement par ses notes en bas de pages, notamment sur l’armement. On continuera toutefois à se perdre dans les noms des stations et des lieux malgré tout, les noms à rallonge n’aidant pas. Coté couverture, c’est encore Benjamin Carré qui s’y colle et se permet de nouveau de faire un bon boulot en retranscrivant le décor post-apo de la ville. Au final, Vers les ténèbres de Andrei Dyakov est une suite à la hauteur de son prédécesseur. Rythmé, prenant, le roman a tout pour plaire malgré une légère baisse d’originalité et de prise de risques par rapport au précédent volume. Andrei Dyakov a gagné sa place dans la cour des grands et il s’est laissé l’opportunité d’écrire un troisième tome, ce qu’il a d’ailleurs fait publié en janvier dernier, ne reste plus qu’à attendre L’Atalante au tournant sur ce point.   If is dead 

Dyakov - Vers les ténèbres - If is dead

Vers les ténèbres est le second roman de Andrei Dyakov et celui-ci se déroule aussi dans l’univers créé par Dmitry Glukhovsky, celui de Metro 2033 dont il est le seizième roman. Il est la suite de Vers la Lumière que j’avais chroniqué et beaucoup aimé l’année dernière. Comme c’est une suite, on va éviter d’être spoilant pour le synopsis.

On retrouve Gleb et Taran déjà les héros du précédant tome quelques temps après les événements qui y sont décrits pour une course contre la montre dans le métro et une enquête qui les mèneront à des secrets qui auraient mieux fait de rester inconnus. Je peux difficilement faire mieux sans spoiler…

L’auteur balance la sauce de manière assez brutale dès le premier chapitre pour déclencher les événements. Et comme cela ne lui suffisait pas il va en rajouter une couche assez vite, des fois que ses personnages ne seraient pas assez motivés, afin que les héros partent à l’aventure avec un but précis. On sent le découpage du roman en trois parties et l’accent est clairement mis sur un rythme soutenu avec le sentiment d’urgence qui anime le personnage central de cette partie. On est lancé comme une locomotive qui va nous permettre de terminer le bouquin par simple inertie de cette partie couplée à des révélations qui ont le mérite de nous surprendre un peu.

Mais il y a une chose qui m’a un peu perturbé, l’ombre de Metro 2034 plane sur l’histoire, sur cette seconde partie précisément. Je n’ai pas pu m’empêcher de remarquer des similitudes notamment sur les personnages. Ce n’est peut-être que l’imagination de mon cerveau malade mais « l’hommage » me semble un petit peu trop marqué. On est ravi de voir que nos personnages ont évolué avec un Taran qui renforce sa position de figure paternelle envers Gleb, qui lui en profite pour faire son petit voyage initiatique de l’adolescence.

Niveau ambiance, l’auteur a décider de placer la majorité de son action dans le métro et les souterrains alors qu’ils s’essayait à l’air libre précédemment. On est donc plus confiné, mais niveau sensations de danger et d’oppression dans les couloirs du métro ce n’est pas encore ça. Le métro de Saint Petersbourg semble beaucoup moins hostile que l’extérieur ou que celui du Moscou de Glukhovsky, mais ça permet aussi de mettre des menaces moins fantaisistes en face des protagonistes. Un gros avantage puisqu’il se débarrasse ainsi d’un des points noirs qui émaillaient le précédent et les autres Metro, sa chronologie des événements passés farfelus avec ses mutations de faune folles.

On sent une certaine fascination pour les bunkers planqués sous le métro, même si ces bunkers sont réels notamment à Moscou (apparemment le Bunker 42 est même ouvert au public), c’est le fantasme de cités isolés qui seraient capables de fonctionner en autarcie qui prend vie dans les quatre romans parus sur l’univers de Metro, une sorte de paradis réservé à l’élite. La Guerre Froide a l’air d’avoir laissé une sacrée empreinte indélébile sur la Russie.

Qui d’autres que Denis E. Savine pouvait se voir conférer la lourde tâche de traduire et d’adapter un nouveau roman dans l’univers du Metro ? Ce qui n’est pas une mince affaire, le lecteur étant aidé régulièrement par ses notes en bas de pages, notamment sur l’armement. On continuera toutefois à se perdre dans les noms des stations et des lieux malgré tout, les noms à rallonge n’aidant pas. Coté couverture, c’est encore Benjamin Carré qui s’y colle et se permet de nouveau de faire un bon boulot en retranscrivant le décor post-apo de la ville.

Au final, Vers les ténèbres de Andrei Dyakov est une suite à la hauteur de son prédécesseur. Rythmé, prenant, le roman a tout pour plaire malgré une légère baisse d’originalité et de prise de risques par rapport au précédent volume. Andrei Dyakov a gagné sa place dans la cour des grands et il s’est laissé l’opportunité d’écrire un troisième tome, ce qu’il a d’ailleurs fait publié en janvier dernier, ne reste plus qu’à attendre L’Atalante au tournant sur ce point.

 

If is dead 

Publié le 16 octobre 2013