Les autres y trouveront un roman plaisant à lire, sans grande prétention, mais sérieux et appliqué, avec assez d’éléments pour avoir envie de lire le prochain tome.

Campbell - Les dragons de Dorcastel - Elbakin
Article Original
Que se passe-t-il quand deux adolescents que tout oppose viennent à se rencontrer et à devoir collaborer pour leur survie ? D’autant plus que leurs enseignements respectifs ont tout fait pour leur apprendre que l’autre était un charlatan…
Sous les couverts d’une histoire de fantasy plutôt commune, Jack Campbell nous livre en fait ici un plaidoyer pour une adolescence libre, où chacun doit faire ses propres choix pour se construire. Mari la mécanicienne et Alain le mage évoluent dans un monde où leurs guildes respectives dominent sans partage, et où le gros de la population, les communs, les craignent mais les respectent de moins en moins. D’autant plus qu’une ancienne prophétie annonce l’arrivée d’une descendante d’un héros mythique, qui mènera les guildes à leur perte. Celles-ci vont alors tout faire pour l’empêcher.
On comprend vite que nos deux héros vont se trouver au cours de cette prophétie, voir qu’ils vont en être le déclencheur. L’univers dans lequel ils évoluent ne sert finalement que de décor. Si l’auteur nous distille quelques informations à droite à gauche, difficile de s’y plonger totalement tant il a la saveur d’un carton-pâte : charmant mais peu crédible. Pourtant, les pistes laissées par Jack Campbell, notamment sur l’origine de la guilde des mécaniciens, sont suffisantes pour maintenir notre intérêt.
Le coeur du roman tourne autour de l’histoire entre Mari et Alain. Voir l’évolution des sentiments qu’ils développent l’un vis-à-vis de l’autre ; les voir se rendre compte, à travers le regard de l’autre, que le monde n’est pas tel que leur guilde le leur a inculqué fait vraiment tout l’intérêt du roman.
On sent le soin apporté par l’auteur à ses personnages, et ceux-ci sont extrêmement développés. Tellement d’ailleurs que tous les autres individus qu’ils rencontrent paraissent vides et falots. Encore cette impression que le projecteur éclaire tellement nos deux héros que le reste alentour n’est que de la mise en scène, du décor… On sent que l’auteur a vraiment un message à faire passer au lecteur, et ce parfois au détriment d’une intrigue certes efficace mais classique.
Les Dragons de Dorcastel s’avère être un roman agréable, qui devrait ravir les adolescents, public auquel il est clairement destiné, tant son message d’émancipation et de construction de soi est fort. Les autres y trouveront un roman plaisant à lire, sans grande prétention, mais sérieux et appliqué, avec assez d’éléments pour avoir envie de lire le prochain tome.

7.0/10

 

Gilthanas

Elbakin

Publié le 17 octobre 2016