Dernier roman de la série avec la procureure Chastity Riley, River Clyde campe une dernière fois cette atmosphère si particulière propre aux livres de Simone Buchholz et à Hambourg. Une autrice passionnante qui travaille depuis Béton rouge, le premier roman traduit par Claudine Layre chez l’Atalante, sur la forme de ses romans noirs. Une forme singulière avec des chapitres courts qui laissent la part belle aux pensées des personnages, mais aussi à des moments teintés de poésie.
Chastity est une procureure torturée qui a vécu plusieurs traumatismes au fil des intrigues, notamment un choc qu’elle ressent encore dans sa chair suite à Hôtel Carthagène, l’avant-dernier polar qui traite d’une prise d’otage qui termine mal. Dans River Clyde, elle fait un peu le bilan de toutes ses expériences et de sa vie. Elle apprend au début qu’elle hérite d’une maison d’une tante en Écosse, dans un endroit reculé et décide de s’y rendre et de rencontrer l’avocat de Glasgow qui l’a prévenu pour comprendre un peu ce qu’il y a derrière cet héritage surprise. Commence pour elle un travail d’introspection qui va la brasser, qui va concerner son parcours, mais aussi ses amitiés, ses amours avec les hommes avec qui elle a travaillé.
On retrouve tous les personnages de la brigade qui gravitent autour de Riley dans ce dernier roman noir, mais sans qu’il y est à proprement parler une intrigue. Chacun a un lien ténu ou non avec cette procureure magnétique. Mais surtout chacun ne sort pas indemne du lien créé avec Riley.
River Clyde c’est plus un roman qui rend hommage à ce personnage marquant de la littérature noire et on est un peu triste et un peu nostalgique de se dire que c’est le dernier opus de cette série. Il y a bien à Hambourg des logements qui vont brûler et des entrepreneurs véreux derrière tout ça, mais cette enquête qui n’en est pas vraiment une n’est pas le cœur du roman.
N’hésitez pas à découvrir les livres précédents de l’autrice pour percevoir toutes les nuances de cet opus. Un très beau roman noir plein de petits moments touchants.