De la ville au technocosme. Le meilleur des mondes ? constitue une intéressante et originale approche de la ville actuelle et en devenir dans laquelle la technologie tisse un maillage dont l'impact sur la vie citadine et citoyenne est encore à découvrir. Architecte et enseignant, l'auteur Xavier Bonnaud a bien raison de s'interroger pour savoir si le "méga-réseau informationnel global" qui est le nôtre nous conduit vers le meilleur des mondes ou bien sur la plus déplaisante des catastrophes inventées et acceptées par l'homme. Xavier Bonnaud, dans un langage d'ailleurs trop empreint de concepts scientistes, semble prendre plaisir à explorer la multitude des avatars de la modernité urbaine, à visiter des cyberespaces, à évaluer les effets de la techno science sur la conception et la pratique même des espaces urbains. Mais cette démarche ne le conduit pourtant pas à adhérer, bien au contraire, à une civilisation où seule la haute technologie servirait de guide aux choix de sociétés, ce qui est déjà bien le cas dans de nombreux domaines de la vie quotidienne. L'auteur ne propose pas, et on le comprend aisément, un retour à la vie idéalisée d'avant la domination de la pensée scientifique : il prend acte de ce qui relève du nécessaire progrès, et met en garde contre les excès de ce qu'il appelle à juste titre une excessive artificialisation qui nous conduit à habiter un "[...] univers reconstruit par l'extérieur à partir d'une habileté technique telle qu'elle permet des reconfigurations dépassant nos capacités physiologiques de réception ou de décodage ; les nourritures sensorielles, imaginaires ou cognitives qui nous sont offertes pouvant aller jusqu'à siphonner toute vitalité, toutes velléités d'autre chose. La technicisation des territoires et des imaginaires allant en effet de pair [...l". Ce court essai heurtera certainement les tenants du primat du virtuel sur le réel, et, en voulant trop "embrasser" (de la physique à la psychophysiologie en passant par l'architecture, la philosophie et l'écologie), il mélange souvent des analyses originales à des interprétations parfois superficielles. Gérard Salmona, urbanisme, mai-juin 2009  

Bonnaud - De la ville au Technocosme - Urbanisme
De la ville au technocosme. Le meilleur des mondes ? constitue une intéressante et originale approche de la ville actuelle et en devenir dans laquelle la technologie tisse un maillage dont l'impact sur la vie citadine et citoyenne est encore à découvrir. Architecte et enseignant, l'auteur Xavier Bonnaud a bien raison de s'interroger pour savoir si le "méga-réseau informationnel global" qui est le nôtre nous conduit vers le meilleur des mondes ou bien sur la plus déplaisante des catastrophes inventées et acceptées par l'homme. Xavier Bonnaud, dans un langage d'ailleurs trop empreint de concepts scientistes, semble prendre plaisir à explorer la multitude des avatars de la modernité urbaine, à visiter des cyberespaces, à évaluer les effets de la techno science sur la conception et la pratique même des espaces urbains. Mais cette démarche ne le conduit pourtant pas à adhérer, bien au contraire, à une civilisation où seule la haute technologie servirait de guide aux choix de sociétés, ce qui est déjà bien le cas dans de nombreux domaines de la vie quotidienne. L'auteur ne propose pas, et on le comprend aisément, un retour à la vie idéalisée d'avant la domination de la pensée scientifique : il prend acte de ce qui relève du nécessaire progrès, et met en garde contre les excès de ce qu'il appelle à juste titre une excessive artificialisation qui nous conduit à habiter un "[...] univers reconstruit par l'extérieur à partir d'une habileté technique telle qu'elle permet des reconfigurations dépassant nos capacités physiologiques de réception ou de décodage ; les nourritures sensorielles, imaginaires ou cognitives qui nous sont offertes pouvant aller jusqu'à siphonner toute vitalité, toutes velléités d'autre chose. La technicisation des territoires et des imaginaires allant en effet de pair [...l".
Ce court essai heurtera certainement les tenants du primat du virtuel sur le réel, et, en voulant trop "embrasser" (de la physique à la psychophysiologie en passant par l'architecture, la philosophie et l'écologie), il mélange souvent des analyses originales à des interprétations parfois superficielles.

Gérard Salmona, urbanisme, mai-juin 2009
 


Publié le 8 juin 2009