Dans son nouveau techno-thriller, « Les Machines fantômes », l'écrivain dénonce les clichés liés aux algorithmes dans la science-fiction.
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Le Point Pop : Après avoir écrit dans le genre space opera, du post-apo et de la dystopie, vous vous engouffrez maintenant vers une anticipation plus classique. Pourquoi avoir décidé d'écrire sur les IA ?
Olivier Paquet : L'intelligence artificielle est une thématique qui ne m'a jamais quitté. Ma première nouvelle [intitulée La Première Œuvre publiée dans la revue Galaxies en 1998, NDLR] portait justement sur un robot artiste. J'avais également évoqué l'histoire d'une IA qui rêvait, dans la nouvelle Synesthésie [Grand Prix de l'Imaginaire en 2002]. Mais, c'est la première fois que j'aborde cette question dans un roman. Le déclic a eu lieu suite à ma participation à l'anthologie Rêver 2074, une utopie de luxe française. C'est à ce moment précis que j'ai posé les bases de ce que je souhaitais faire. Je voulais inventer une intelligence artificielle qui n'est pas dans le discours officiel pour sortir du schéma à la HAL 9000 dans 2001 Odyssée de l'espace. Les machines fantômes de mon livre sont des IA qui interagissent étrangement avec les humains.
Justement, alors que nous connaissons des IA menaçantes ou amicales, vous imaginez des IA à la marge de notre société, loin du schéma manichéen classique.
Ce qui m'intéresse, c'est de questionner les rapports que nous avons avec les machines. Mon idée est de proposer une solution pour sortir de cet aspect binaire entre la vision des pro-machines qui imaginent un monde merveilleux et celle des réactionnaires qui projettent une humanité menacée. Ma vision est celle de la co-évolution entre les humains et les machines où tout doit fonctionner en même temps. Je souhaite donc sortir d'une certaine forme d'opposition que l'on retrouve dans la science-fiction.
Lloyd Chéry | Le Point Pop